Les voyageurs venus de France vers Alger n’oublieront pas de sitôt leur passage à l’aéroport Charles-de-Gaulle, car ces voyageurs en partance pour la capitale algérienne ont dû traverser un véritable marathon au sein de Roissy, où ils n’ont cessé de répéter aux autres passagers qu’à Roissy, l’organisation laissait à désirer, estimant que Roissy contraignait ces Algériens à marcher sans fin.
« J’ai voyagé le 30 mai au départ du terminal 1 de Roissy vers Alger, et je peux vous dire qu’on a été forcés de faire un marathon. On a marché des kilomètres vu que les portes d’embarquement étaient très éloignées. En arrivant au contrôle de police aux frontières, il n’y avait que très peu d’agents pour un monde fou. C’était le voyage le plus usant de ma vie », confie une passagère résidant en France à la rédaction de DNAlgérie. À son arrivée à Alger, elle a ensuite attendu 1 h 30 pour passer à la PAF, puis encore une heure pour récupérer ses bagages, une attente qui a fini de la laisser épuisée.
Depuis le comptoir d’enregistrement jusqu’à la porte d’embarquement, la distance a paru interminable. Dès leur arrivée au terminal, ces passagers s’apercevaient que les bornes d’enregistrement et les guichets étaient insuffisants pour accueillir tout le monde, obligeant certains à patienter debout. Après avoir montré leurs passeports, ils se sont engagés dans les longues files de la sécurité, comptant sur des tapis roulants pour avancer plus vite, mais parfois ceux-ci étaient bondés. Une fois la sécurité passée, chaque personne devait encore traverser plusieurs halls avant d’atteindre sa zone d’embarquement, ces allées ressemblant à un labyrinthe géant où il fallait guetter les indications sur les panneaux pour ne pas se tromper de chemin.
Durant ce périple dans l’aéroport de Roissy, certains voyageurs algériens essayaient de se reconnaître à petits signes pour ne pas se perdre dans la foule. Des familles transportant enfants et valises lourdes peinaient à suivre le rythme imposé par les couloirs. Les personnes à mobilité réduite, souvent accompagnées de leur motosuissette ou de béquilles, ont dû demander de l’aide aux rares agents disponibles, qui semblaient dépassés par le flux constant. L’attente aux contrôles était si longue qu’il n’était pas rare de voir des passagers, épuisés, s’asseoir à même le sol, profitant d’un moment de répit avant de se remettre en marche.
Pour certains, le rituel de la pause café a été relégué au second plan : l’urgence de ne pas manquer l’avion passait avant tout. Le temps filait et chaque minute comptait pour atteindre la porte d’embarquement, pourtant affichée à des centaines de mètres. Quelques-uns ont tenté d’accélérer le pas, redoublant d’effort, comme si cette traversée s’apparentait à une véritable course contre la montre. Arrivés en zone d’embarquement, ils se rattachaient à l’idée de bientôt retrouver la chaleur de la Méditerranée et leurs proches à Alger, seul horizon capable de faire oublier ce parcours épuisant.
Lorsque ces voyageurs finissaient par embarquer, ils retrouvaient un soupçon de calme à bord, épuisés par la course à Roissy et impatients de s’asseoir. Le soulagement était palpable : certains se confiaient alors que jamais, dans aucun autre aéroport, ils n’avaient vu un tel étalement des distances ni ressenti un tel manque d’agents. À bord, chacun se félicitait d’avoir trouvé un siège libre, conscient que la moindre hésitation ou le moindre détour aurait pu les faire manquer le vol.
Pour les passagers algériens, dont de « nombreuses personnes agées », d’après la dame qui s’est confié à DNAlgérie, cette péripétie à Roissy restera gravée dans les mémoires comme un souvenir double : la joie de rentrer au pays et le désarroi éprouvé à la simple vue des interminables couloirs de l’aéroport. Cet épisode pourrait cependant pousser les autorités aéroportuaires à revoir l’organisation des zones d’embarquement et à renforcer l’accueil des passagers, afin que personne n’ait plus à revivre un « marathon » avant de prendre son vol. Au bout du compte, malgré la fatigue accumulée, beaucoup ont gardé une pointe d’optimisme en se disant que, si le voyage de Roissy à Alger reste exigeant, il ne durera pas éternellement et qu’ils retrouveront bientôt la chaleur algérienne.