Sahara Occidental, Algérie : la France apporte son soutien au Maroc

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Le Sahara occidental continue de cristalliser les tensions au sein du Maghreb, et dans ce contexte, la France vient de réaffirmer avec clarté sa position diplomatique. Lors d’un entretien tenu lundi soir entre Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, et son homologue marocain Nasser Bourita, Paris a martelé une nouvelle fois son appui indéfectible au plan d’autonomie proposé par Rabat. Une prise de position qualifiée d’ »intangible » dans un communiqué du ministère français des Affaires étrangères publié mardi, précisant que l’avenir de ce territoire doit s’inscrire dans le cadre de la souveraineté marocaine. Cette déclaration intervient alors même que la relation entre la France et l’Algérie traverse une période délicate, marquée par une crise diplomatique prolongée.

La France soutient depuis plusieurs années l’initiative marocaine de 2007 qui propose une autonomie du Sahara occidental sous souveraineté marocaine. Cette proposition, que Rabat présente comme la seule voie vers une issue politique viable et durable, a progressivement conquis les adeptes du colonialisme. Pour Paris, ce plan constitue la base unique pour parvenir à une solution jugée « juste » et « durable », et ce, en dépit des réserves exprimées par Alger et du soutien constant de cette dernière au Front Polisario. Le différend autour du Sahara occidental oppose en effet depuis plus de quarante ans le Maroc, qui contrôle environ 80 % du territoire, et les indépendantistes sahraouis qui revendiquent l’organisation d’un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU. L’Algérie, en soutien au Front Polisario, considère que le règlement du conflit ne peut passer que par une consultation populaire directe des populations sahraouies.

Ce soutien renouvelé de Paris au Maroc n’est pas sans conséquences. Il a ravivé une crise diplomatique déjà installée depuis huit mois entre Paris et Alger. En dépit d’une tentative d’apaisement enclenchée fin mars et la visite du ministre Jean-Noël Barrot à Alger début avril, la situation s’est à nouveau tendue ces derniers jours. Le dernier épisode en date est la décision des autorités algériennes d’expulser douze fonctionnaires français. Une réponse directe à l’arrestation en France d’un agent consulaire algérien, accusé avec deux autres individus d’association de malfaiteurs à visée terroriste. Cette affaire, particulièrement sensible, a mis en lumière la fragilité des rapports entre les deux pays et souligné à quel point la question du Sahara occidental reste un point d’achoppement majeur entre les chancelleries.

En parallèle, les relations entre Rabat et Paris ne cessent de se renforcer, comme en témoigne le ton employé lors de la rencontre entre les deux ministres des Affaires étrangères. Les deux parties se sont réjouies du dynamisme inédit de leur relation bilatérale et ont souligné leur volonté commune de faire progresser un « partenariat d’exception renforcé ». Cette convergence d’intérêts se manifeste aussi dans les projets de coopération économique et stratégique, à l’image des ambitions partagées par la France et le Maroc en Afrique. Une perspective déjà évoquée par Fouzi Lekjaa, ministre marocain du Budget, qui voit dans l’alliance franco-marocaine une force susceptible de peser dans les enjeux africains à venir.

Alors que le président Emmanuel Macron continue d’afficher un soutien sans équivoque à la solution marocaine, les autorités françaises paraissent peu enclines à reconsidérer leur position, malgré les protestations d’Alger. La visite de Macron au roi Mohammed VI, ainsi que la multiplication des échanges diplomatiques entre Paris et Rabat, confirment l’orientation choisie par l’Élysée. Une orientation qui, si elle sert les intérêts stratégiques français au Maroc, pourrait complexifier davantage les rapports avec Alger dans un contexte régional où chaque geste diplomatique est scruté de près.

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