Les relations entre l’Algérie et l’Espagne continuent de se renforcer après une période de tensions marquée par des différends diplomatiques et commerciaux. La récente rencontre entre l’ambassadeur d’Espagne en Algérie, Fernando Moran Calvo-Sotelo, et le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Brahim Boughali, illustre cette dynamique. Lors de cet entretien, les deux parties ont mis en avant la coopération économique croissante entre les deux pays, soulignant les opportunités d’investissement et la nécessité d’intensifier les échanges commerciaux. Cette rencontre a également permis de réaffirmer la volonté des deux nations de consolider leurs relations dans divers domaines, notamment sécuritaire, culturel et universitaire.
L’ambassadeur espagnol a exprimé sa gratitude envers l’Armée nationale populaire (ANP) pour la libération d’un otage espagnol, saluant par ailleurs les liens historiques entre l’Algérie et l’Espagne. Sur le plan international, il a tenu à clarifier la position de l’Espagne sur la question sahraouie, en rappelant que son pays prône une solution conforme aux résolutions des Nations unies et acceptable pour toutes les parties. Cette déclaration vise à rassurer Alger après les tensions de ces dernières années, marquées par le soutien espagnol au plan marocain d’autonomie du Sahara occidental en 2022, un revirement qui avait provoqué la suspension du Traité d’amitié et le gel des échanges commerciaux par l’Algérie.
Dans un souci de rapprochement, Brahim Boughali a plaidé pour le renforcement du partenariat dans plusieurs secteurs, notamment dans la lutte contre le terrorisme, le crime organisé et la gestion des flux migratoires. Il a aussi évoqué l’importance de dynamiser les investissements et de favoriser un dialogue parlementaire plus poussé entre les deux pays. Pour cela, il a proposé la création d’un groupe d’amitié parlementaire Espagne-Algérie, une initiative qui permettrait de faciliter les discussions et d’approfondir les échanges entre les institutions législatives.
L’un des aspects clés de la normalisation des relations bilatérales a été la levée progressive des restrictions commerciales imposées par l’Algérie depuis 2022. En novembre 2024, la Banque d’Algérie avait autorisé la reprise des opérations de domiciliation bancaire pour les transactions avec l’Espagne, marquant ainsi un tournant décisif. Cette décision a été accompagnée par un assouplissement des restrictions sur certains produits, notamment les intrants avicoles et les viandes rouges fraîches. Cette évolution a permis de relancer le commerce bilatéral et de rétablir la confiance entre les opérateurs économiques des deux pays.
D’autre part, la reconnaissance officielle de l’État de Palestine par l’Espagne a été perçue favorablement par Alger, renforçant ainsi la convergence des positions sur la scène internationale. Ce geste a été salué par Boughali comme un pas important vers la justice et la stabilité au Moyen-Orient.
La relance des relations économiques entre l’Algérie et l’Espagne s’est également traduite par une série d’initiatives destinées à attirer les investissements espagnols en Algérie. Fin février 2025, l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI) a organisé une série de rencontres en Espagne pour mettre en avant les opportunités offertes par les réformes économiques récentes. Ces discussions ont permis de souligner l’amélioration du climat des affaires en Algérie et de présenter les secteurs prioritaires pour les investissements étrangers.
Après une période de tensions et de divergences diplomatiques, l’Algérie et l’Espagne semblent désormais engagées sur la voie d’une coopération renforcée. Les discussions entre les responsables des deux pays témoignent d’une volonté commune de tourner la page des différends passés et de bâtir une relation stable et mutuellement bénéfique. Le développement des échanges commerciaux, l’intensification des investissements et le rapprochement parlementaire constituent des leviers majeurs pour consolider ce partenariat stratégique. Reste à voir comment ces engagements se traduiront concrètement dans les mois à venir, alors que les deux pays continuent de naviguer dans un contexte régional et international en constante évolution.
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