Salaires en Algérie, hausse du SNMG : Takdjout précise

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Le débat autour de l’augmentation du Salaire National Minimum Garanti (SNMG) refait surface avec les déclarations du Secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Amar Takdjout. Dans une interview accordée au journal El Watan, il a livré son analyse sur cette question cruciale qui concerne des millions de travailleurs algériens.

Pour le leader syndicaliste, l’augmentation du SNMG ne constitue pas une solution miracle à tous les défis économiques du pays. Il compare la situation à un verre à moitié plein ou à moitié vide, insistant sur le fait qu’une telle mesure doit s’inscrire dans un cadre global. « Il faut un SNMG qui soit une référence par rapport aux grands équilibres du pays », a-t-il expliqué, rappelant l’importance d’une étude approfondie prenant en compte divers facteurs économiques.

L’UGTA ne compte pas rester passive face à cette problématique. Amar Takdjout affirme que son organisation a déjà une vision sur la question et qu’elle proposera des pistes de réflexion. Toutefois, il met en garde contre les répercussions que pourrait avoir une hausse du SNMG sur l’ensemble de la grille salariale, aussi bien dans le secteur public que privé. Le souci majeur reste de préserver l’équilibre financier du Trésor et d’éviter de fragiliser les entreprises, notamment celles qui peinent à se remettre des défis économiques des dernières années.

Loin d’être une simple revendication, l’augmentation du SNMG semble être sur la table des discussions des hautes instances du pays. Takdjout laisse entendre qu’un accord de principe existe et qu’une concertation entre toutes les parties prenantes – syndicats, patronat et pouvoirs publics – est inévitable. Cette approche vise à garantir une prise de décision équilibrée, où aucun acteur économique ne serait pénalisé au détriment d’un autre. « Il ne faut pas charger une partie au détriment de l’autre », insiste-t-il, plaidant pour un dialogue inclusif.

Ce débat intervient alors que le SNMG est resté inchangé depuis mai 2020, date à laquelle il avait été révisé à 20 000 dinars par mois. Une stagnation qui, face à l’inflation et à l’augmentation du coût de la vie, pèse lourdement sur le pouvoir d’achat des travailleurs. Selon Takdjout, le président de la République est conscient de cette réalité et ne resterait pas indifférent à la nécessité d’une révision prochaine du salaire minimum. Il rappelle que la centrale syndicale avait déjà formulé cette requête lors des célébrations du 1er mai et que le chef de l’État s’était montré réceptif à cette demande.

L’enjeu ne se limite cependant pas à une simple hausse du SNMG. Pour Takdjout, améliorer le pouvoir d’achat des citoyens exige une approche plus large, impliquant une réflexion sur la fiscalité, la maîtrise des prix et la régulation du marché. Il met en garde contre une augmentation salariale qui, sans autres mesures d’accompagnement, pourrait se traduire par une inflation galopante, annihilant ainsi les bénéfices espérés pour les travailleurs.

Dans cette logique, il plaide pour une concertation bipartite ou tripartite afin de définir les mécanismes les plus adaptés. La réflexion ne doit pas seulement porter sur les salaires, mais aussi sur les outils économiques permettant d’assurer une stabilité des prix et un meilleur encadrement des dépenses des ménages. « L’augmentation du SNMG seule ne suffira pas », souligne-t-il, insistant sur la nécessité d’une approche globale.

Interrogé sur le rôle de l’UGTA dans ce processus, Takdjout se veut clair : le syndicat n’a pas vocation à dicter les décisions, mais plutôt à éclairer et alerter sur les réalités du terrain. Il laisse à l’Exécutif la responsabilité de traduire ces préoccupations en actions concrètes. En tant qu’organisation syndicale, l’UGTA se positionne comme un relais des revendications des travailleurs, tout en s’assurant que les décisions prises respectent les équilibres économiques et sociaux du pays.

Alors que les discussions sur le SNMG s’annoncent cruciales dans les mois à venir, les attentes des travailleurs restent élevées. Entre nécessité d’une revalorisation salariale et prudence face aux risques d’inflation, le gouvernement devra jongler avec plusieurs paramètres pour parvenir à une solution équilibrée. Une certitude demeure : le débat est lancé et la pression des acteurs sociaux pourrait accélérer la mise en place d’une révision du SNMG, tant attendue par les salariés algériens.

 

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