Le journaliste français Jean-Michel Apathie a créé la surprise ce dimanche en annonçant son départ de la radio RTL. « Je ne reviendrai pas à RTL. C’est ma décision. », a-t-il écrit sur le réseau social X, officialisant ainsi une rupture qui couvait depuis plusieurs jours.
Tout a commencé il y a deux semaines, lorsque le journaliste français a osé une comparaison explosive entre les crimes coloniaux français et ceux des nazis durant la Seconde Guerre mondiale. Une déclaration qui a immédiatement suscité une vive polémique, ravivant un débat sensible en France, où l’histoire coloniale demeure un sujet de tension. Si ses propos étaient étayés par des faits historiques incontestables, ils ont néanmoins heurté une partie de l’opinion publique et du paysage médiatique français, peu enclin à revisiter cette page sombre de l’Histoire avec la même rigueur que d’autres chapitres plus consensuels.
Face à la tempête, RTL a d’abord opté pour une mise en retrait de Jean-Michel Apathie, officiellement pour apaiser les esprits. Une décision qu’il avait acceptée dans un premier temps, pensant qu’il s’agissait d’un simple éloignement temporaire. Mais les événements ont pris une tournure inattendue. « Même décidée dans le cadre d’un dialogue serein et compréhensif, une punition reste une punition. Si je reviens sur l’antenne de RTL, je la valide, donc je reconnais avoir fait une faute. C’est un pas que je ne peux pas franchir. », a-t-il expliqué sur X, révélant ainsi son malaise face à une situation qu’il juge profondément injuste.
Ce qui devait être une simple parenthèse s’est transformé en suspension pure et simple, provoquant la colère du journaliste. Il raconte : « Pour faire droit à l’émotion suscitée, il m’a été demandé de ne pas me présenter la semaine suivante, en m’indiquant que je serai le bienvenu, ensuite, pour continuer à défendre mes points de vue sur l’antenne. J’ai compris et admis la démarche des dirigeants de RTL. Je l’ai trouvée équilibrée et respectueuse à mon égard. Et puis, le jour de suspension est arrivé. C’était mercredi dernier. À partir de là, concrètement confronté à ce qu’il faut bien appeler une punition, ma perception de la situation s’est modifiée. »
En clair, le journaliste français s’est senti trahi par sa direction. Lui qui pensait pouvoir reprendre l’antenne après une courte absence a finalement dû se rendre à l’évidence : son sort était déjà scellé. Ne souhaitant pas cautionner une sanction qu’il considère comme une atteinte à sa liberté d’expression, il a donc pris les devants et décidé de claquer la porte. Une décision radicale mais cohérente avec son engagement journalistique.
Ce départ soulève une nouvelle fois la question de la place du débat historique en France et des limites imposées aux journalistes lorsqu’ils abordent des sujets sensibles. Si Jean-Michel Apathie n’a fait que rappeler des faits historiques, pourquoi une telle réaction ? Son éviction traduit-elle un malaise plus profond au sein des médias français sur la question de la colonisation et de ses conséquences ?
Quoi qu’il en soit, le journaliste français ne semble pas regretter son choix. Son départ de RTL marque peut-être la fin d’un chapitre, mais il n’est pas exclu qu’il rebondisse ailleurs, dans un espace où la liberté de parole lui sera garantie. En attendant, cette affaire continue de faire couler beaucoup d’encre, témoignant une fois de plus de la difficulté à traiter certains sujets en France, même lorsque l’on s’appelle Jean-Michel Apathie.
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