Une expulsion qui tourne au vaudeville diplomatique. Jeudi 9 janvier, Doualemn, un influenceur algérien âgé de 59 ans, a été expulsé de France et renvoyé en Algérie. Pourtant, quelques heures plus tard, il se retrouvait de nouveau en France. En cause : un refus catégorique des autorités algériennes de le réadmettre sur leur territoire, le déclarant persona non grata. L’homme, à l’origine de vives polémiques, a immédiatement été placé en centre de rétention administrative à son retour sur le sol français. Sarah Knafo n’a pas apprécié ceci et l’a fait savoir.
Face à cet imbroglio, Sarah Knafo, eurodéputée du parti Reconquête, a vivement réagi, estimant que cet épisode illustre les limites des relations entre la France et l’Algérie. Invitée sur RTL, elle a exprimé son mécontentement en des termes tranchants : « On fait ce qu’on aurait dû faire depuis des années, c’est-à-dire divorcer pour de bon avec l’Algérie. » Selon elle, la séparation amorcée en 1962, lors de l’indépendance de l’Algérie, n’a jamais été pleinement actée.
La métaphore employée par Sarah Knafo est forte. Elle compare la situation actuelle à une relation conflictuelle post-divorce où la France, malgré une séparation officielle, aurait conservé « la garde des enfants », tout en continuant à verser une « pension alimentaire ». Poursuivant dans cette veine, elle évoque également des « violences conjugales », symbolisant par là ce qu’elle perçoit comme un comportement ingrat et hostile de l’Algérie envers la France.
L’eurodéputée plaide pour un changement radical dans la manière dont la France gère ses relations avec son ancienne colonie. Elle insiste sur la nécessité d’abandonner toute forme de « repentance » ou de « naïveté » dans les échanges bilatéraux. Son propos, volontiers provocateur, met en avant les « moyens de pression énormes » que la France pourrait exercer. « On doit divorcer pour de bon avec l’Algérie. », insiste-t-elle.
Elle appelle également à la fermeté sur des points sensibles, comme les laissez-passer consulaires, nécessaires pour que des expulsions comme celle de Doualemn soient effectives. « Est-ce qu’on peut se dire, à présent : ‘On arrête ?’ Plus un centime à ce pays qui, par ailleurs, ne reprend pas des individus qui sont des bombes sur pattes », déclare-t-elle avec véhémence.
Sarah Knafo estime qu’il est temps pour la France de revoir sa stratégie et de considérer l’Algérie comme un pays « qui n’est plus un ami ». Elle plaide pour une rupture nette, affirmant que « nous ne leur devons plus rien. On a assez payé pour les dédommager ». Ce ton sans concession reflète un désir de rééquilibrer une relation jugée asymétrique.
L’affaire Doualemn, qui aurait pu passer inaperçue, devient ainsi un symbole des frictions persistantes entre la France et l’Algérie. Si les mots de Sarah Knafo sont durs, ils traduisent un sentiment d’impatience face à une situation perçue comme stagnante et inefficace. Ce « divorce » qu’elle appelle de ses vœux pose toutefois des questions sur les implications économiques, sociales et diplomatiques d’une telle rupture. La France et l’Algérie, malgré leurs différends, restent liées par une histoire complexe et des interactions multiples. Le débat reste ouvert, mais l’affaire Doualemn rappelle à quel point ces relations demeurent un sujet sensible.
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