En Turquie, une nouvelle mesure vient bouleverser les habitudes bien ancrées des voyageurs aériens. Désormais, toute personne qui tente de sortir trop rapidement de l’avion, sans respecter l’ordre habituel de débarquement, s’expose à une sanction pécuniaire. L’amende avion, d’un montant équivalent à 58 euros, vise à réprimer les comportements jugés incivils et à améliorer la sécurité et la fluidité des opérations à bord. Cette décision marque un tournant dans la régulation du comportement des passagers dans les avions en Turquie, un pays où le trafic aérien ne cesse d’augmenter.
L’amende avion de 58 euros, soit 2.603 lires turques, sera appliquée à toute personne contrevenant aux instructions du personnel de bord concernant la priorité de descente. Cette mesure a été annoncée par Kemal Yüksek, directeur de l’aviation civile turque, qui a souligné l’importance de respecter la discipline au moment du débarquement. Pour lui, le comportement de certains passagers, qui se précipitent dès l’arrêt de l’appareil, constitue à la fois un danger et une nuisance pour les autres voyageurs. Désormais, l’impatience pourra coûter cher, et l’amende avion sera appliquée sans exception pour les passagers les plus pressés.
Le rôle du personnel navigant est au cœur de cette nouvelle politique. Les hôtesses et stewards sont chargés de repérer et de signaler les passagers qui se lèvent de leur siège avant que leur rangée ne soit invitée à quitter l’appareil. L’amende avion pourra ainsi être imposée sur la base d’un simple rapport de l’équipage, ce qui renforce l’autorité du personnel de cabine tout en soulignant l’importance du respect des procédures à bord. L’objectif est de mettre fin à une pratique souvent considérée comme désordonnée et stressante, tant pour les voyageurs que pour les membres d’équipage.
Cette initiative s’inscrit dans un mouvement plus large de rationalisation des procédures d’embarquement et de débarquement dans le transport aérien. En 2024, la compagnie American Airlines avait déjà lancé un système de détection automatisée pour repérer les cartes d’embarquement scannées prématurément, avant l’appel officiel des passagers en porte. Cette mesure visait également à discipliner les comportements pressés et à garantir un processus fluide. La Turquie applique aujourd’hui un principe similaire à l’étape inverse du voyage : la sortie de l’avion. L’amende avion devient ainsi un nouvel outil pour inciter les voyageurs à patienter calmement jusqu’à leur tour.
L’argument sécuritaire est souvent mis en avant pour justifier cette politique. Le fait de se lever et de se déplacer dans l’avion alors que les consignes de descente n’ont pas encore été données peut provoquer des accidents, des blocages dans les allées ou encore des conflits entre passagers. L’instauration d’une amende avion vise à rappeler que la sécurité prime sur la précipitation, même après l’atterrissage. Cela vaut aussi bien pour les vols intérieurs que pour les liaisons internationales.
La question de l’application de cette amende avion dans d’autres pays reste ouverte. Bien que cette initiative soit pour l’instant propre à la Turquie, elle pourrait inspirer d’autres autorités de l’aviation civile confrontées aux mêmes difficultés. La gestion des flux de passagers dans les avions est un enjeu crucial, notamment à une époque où les avions sont souvent pleins et les escales de plus en plus courtes. Certains experts estiment que des mesures similaires pourraient bientôt apparaître dans d’autres aéroports européens ou asiatiques.
En attendant, les voyageurs à destination ou en provenance de la Turquie sont prévenus : mieux vaut rester assis et attendre calmement son tour plutôt que de risquer une amende avion de 58 euros. Ce montant, bien que modeste à l’échelle d’un billet d’avion, envoie un message clair sur la volonté des autorités de mettre fin à l’indiscipline à bord. Ce nouveau règlement pourrait bien marquer le début d’une nouvelle ère dans la gestion des comportements passagers, où le respect des règles devient aussi important que le respect des horaires.