Sous OQTF, un Algérien libéré par erreur en France

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Sous OQTF, un Algérien libéré par erreur en France suscite une vive inquiétude au sein des autorités françaises. Ce fait divers, survenu à Marseille dans un centre de rétention administrative, met en lumière une défaillance majeure dans le traitement des dossiers d’étrangers visés par une obligation de quitter le territoire. En l’occurrence, le 19 juillet, Abdelkader L., un ressortissant algérien sous OQTF, a été relâché par erreur à la place d’un autre détenu. Cette libération inattendue a été le fruit d’une confusion d’identité entre deux personnes retenues dans le même centre. L’affaire, révélée par Valeurs actuelles, soulève des questions sur les procédures de contrôle d’identité et la gestion des obligations de quitter le territoire dans les centres de rétention en France.

L’homme concerné, de nationalité algérienne, faisait l’objet d’une OQTF assortie d’une interdiction de retour sur le territoire français pour une durée de deux ans. Son profil était considéré comme sensible en raison de son inscription dans le fichier des personnes représentant un trouble à l’ordre public, également appelé « profil TOP ». Avant son placement au centre de rétention administratif du Canet, à Marseille, Abdelkader L. avait été incarcéré à la prison des Baumettes dans le cadre d’une affaire de trafic de stupéfiants local. Son passé judiciaire, combiné à la mesure administrative en cours, aurait dû empêcher toute libération, du moins jusqu’au 4 août, date prévue pour statuer sur son éloignement définitif du territoire.

Mais le jour de la confusion, c’est un autre détenu, un ressortissant tunisien nommé Aziz L., qui aurait dû être libéré. Les agents du CRA du Canet ont confondu les deux hommes, probablement en raison de la proximité de leurs noms ou d’un manque de vérification minutieuse lors de la procédure de sortie. Ainsi, sous OQTF, un Algérien libéré par erreur en France a pu quitter les lieux sans être immédiatement rattrapé par les services compétents. Depuis cette erreur, il est activement recherché, non seulement parce qu’il est sous OQTF, mais également parce que son cas présente un enjeu de sécurité publique pour les autorités locales.

Le ministère de l’Intérieur aurait été rapidement informé de cette libération accidentelle, et une enquête interne serait en cours pour déterminer les responsabilités dans cet enchaînement de négligences. La priorité est désormais de retrouver Abdelkader L., dont la situation irrégulière et les antécédents pénaux constituent un motif de préoccupation. Dans cette affaire, la France se retrouve dans une posture délicate : l’erreur humaine, survenue dans un dispositif censé être rigoureux, jette une lumière crue sur les dysfonctionnements qui peuvent entacher l’exécution d’une OQTF.

Une OQTF, mesure prise par la préfecture à l’encontre d’un étranger en situation irrégulière, est censée déboucher soit sur un départ volontaire, soit sur une reconduite à la frontière. Lorsque l’exécution de cette obligation est compromise par une erreur d’identification, c’est l’ensemble du processus qui perd en crédibilité.

Les syndicats de police et les représentants du personnel des CRA expriment régulièrement des inquiétudes sur la surcharge de travail, le manque de moyens, et les conditions dans lesquelles les agents doivent exercer leur mission. Dans ce cas précis, aucune agression ou rébellion n’a été signalée, ce qui laisse penser que la libération a eu lieu de manière administrative, sans contestation apparente. Le fait que cette personne ait pu sortir sans que son OQTF soit notée ou bloquée dans les fichiers de contrôle démontre une faille dans la chaîne de validation.