Square d’Alger – Nouvelle hausse vertigineuse de l’euro face au dinar : combien valent 100 euros ?

Marché noir banque d'Algérie devises square alger euro dinar

Au cœur d’Alger, le Square, cette plaque tournante informelle du change de devises, voit une fois encore l’euro grimper en flèche face au dinar, captant toute l’attention des observateurs économiques et des particuliers en quête de devises. Ce jeudi 15 mai 2025 marque un tournant décisif pour le marché parallèle : l’euro, qui avait connu une phase d’accalmie ces dernières semaines, connaît aujourd’hui un rebond saisissant. Sur la célèbre place Port-Saïd, surnommée communément le Square d’Alger, 100 euros s’échangent désormais à 26 000 dinars algériens à la vente et contre 25 800 dinars à l’achat, reflétant une dynamique de hausse qui ne semble pas prête de ralentir.

Ce phénomène n’est pas isolé. Le dollar, lui aussi, suit la même courbe ascendante au niveau du Square d’Alger, atteignant 23 400 dinars algériens à la vente et 23 200 dinars à l’achat pour 100 dollars. Cette envolée simultanée de l’euro et du dollar face au dinar sur le marché noir accentue la pression économique sur les citoyens qui n’ont d’autre choix que de se tourner vers le Square d’Alger pour effectuer leurs opérations de change, sachant surtout la période du Hadj et de l’Aïd el Adha approchent à grands pas. En effet, l’accès restreint au marché officiel, contrôlé par la Banque d’Algérie, pousse une large majorité de la population à s’orienter vers ce marché parallèle, bien qu’il reste techniquement illégal.

L’euro, le dinar et le Square forment ainsi un triptyque devenu incontournable dans le quotidien économique de la capitale. Le dinar, malmené sur le marché informel, voit sa valeur continuellement érodée par la force croissante de l’euro, situation exacerbée par une politique monétaire rigide et un accès limité aux devises étrangères via les canaux officiels. Le Square d’Alger, en tant qu’épicentre du change non régulé, reflète parfaitement ce déséquilibre : l’euro y devient un baromètre de la confiance économique, tandis que le dinar s’enfonce face à la réalité du terrain.

Dans ce contexte tendu, la Banque d’Algérie a récemment annoncé de nouvelles dispositions limitant davantage les possibilités de sortie de devises. Désormais, les voyageurs – qu’ils soient résidents ou non – ne peuvent emporter qu’un maximum de 7 500 euros par an, contre un montant équivalent autorisé à chaque voyage auparavant.

Le Square, où se croisent quotidiennement euro, dinar et espoirs de liberté financière, devient alors le théâtre principal d’une économie parallèle florissante.

Les autres devises ne sont pas en reste. La livre sterling se négocie à 302 dinars à la vente et 299 dinars à l’achat, tandis que le dollar officiel reste fixé à 236 dinars à la vente et 233 à l’achat selon le taux interbancaire. Des chiffres bien loin de ceux pratiqués au Square d’Alger, où la réalité de la demande dessine une autre cartographie monétaire. L’euro, en particulier, y révèle l’ampleur du fossé entre le taux officiel et celui du marché parallèle, mettant en évidence les lacunes d’un système monétaire contraint et peu accessible.

Face à cette situation, de nombreux citoyens dénoncent l’absence de solutions concrètes pour régulariser l’accès aux devises. Tant que le marché officiel restera inaccessible au grand public, le Square d’Alger continuera de jouer un rôle central dans les échanges, cristallisant autour de l’euro et du dinar une tension économique palpable. Les files s’allongent, les taux flambent, et chaque transaction effectuée dans l’ombre du Square témoigne d’un système économique parallèle devenu, pour beaucoup, une nécessité plus qu’un choix. Dans les rues d’Alger, l’euro circule ainsi comme un symbole de pouvoir d’achat et d’opportunité, tandis que le dinar peine à maintenir sa valeur. Le Square, lui, reste le témoin silencieux mais essentiel de cette réalité économique.