Le marché noir continue de jouer un rôle déterminant dans la dynamique monétaire en Algérie, en particulier dans le suivi des devises telles que l’euro et leur rapport avec le dinar algérien. En ce 31 mai 2025, l’attention est tournée vers une légère mais notable évolution : l’euro, qui dominait ces dernières semaines, enregistre un repli face au dinar algérien sur le marché noir.
Cette baisse, bien que modeste, suscite un intérêt croissant de la part des citoyens, des commerçants et des voyageurs, surtout dans un contexte marqué par l’approche de l’Aïd al-Adha, période où la demande de devises explose. Sur le marché noir, l’euro s’échange aujourd’hui à 25.900 dinars algériens à l’achat et 26.100 dinars algériens à la vente, contre 26.000 et 26.200 les jours précédents, marquant un recul de 1 à 2 dinars par unité. Cette variation, même minime, impacte fortement le pouvoir d’achat dans une économie où le recours au marché parallèle est souvent la seule option pour obtenir des devises.
Le marché noir, qui échappe aux circuits bancaires formels, demeure la principale référence pour de nombreux citoyens qui souhaitent convertir leurs économies ou préparer un voyage à l’étranger. Le fait que l’euro recule face au dinar algérien sur le marché noir indique un réajustement temporaire, influencé par des facteurs saisonniers et économiques. L’Aïd al-Adha, célébration majeure du calendrier musulman, est une période de fortes transactions : les transferts de fonds, les réservations de billets, l’achat d’équipements ou encore les cadeaux envoyés depuis l’étranger entraînent une pression haussière sur les devises. Toutefois, ce mois-ci, ce sont des mouvements inverses qui se dessinent : l’euro, bien que toujours prisé, montre des signes d’essoufflement, du moins momentanés, face à un dinar algérien qui semble bénéficier d’une offre plus abondante sur le marché noir.
Ce phénomène s’accompagne d’un écart toujours très marqué entre les taux officiels et les taux du marché parallèle. Alors que la Banque d’Algérie affiche un euro autour de 148,96 dinars algériens, le marché noir affiche un taux presque doublé. Cet écart crée une dualité monétaire persistante, où le taux officiel devient symbolique tandis que le marché noir dicte les règles du quotidien. Dans ce contexte, le moindre recul de l’euro face au dinar algérien attire immédiatement l’attention, tant il influe sur les prix, les marges des commerçants et les décisions de consommation.
D’autres devises sont également surveillées. Le dollar américain reste relativement stable, oscillant entre 232 et 234 dinars algériens selon les points de change sur le marché noir. Cette stabilité tranche avec la dynamique de l’euro, qui enregistre un recul. Pour sa part, la livre sterling maintient un niveau élevé, se négociant entre 300 et 305 dinars, preuve que certaines devises conservent une attractivité forte malgré les fluctuations. Dans tous les cas, c’est bien l’euro qui continue de dominer les échanges informels et d’être le plus sensible aux événements conjoncturels.
Lorsque l’euro recule face au dinar algérien, cela peut traduire une amélioration temporaire de l’offre en devises ou une baisse de la demande, mais cela ne suffit pas à rétablir un équilibre structurel entre les deux systèmes de change. Le marché noir reste le reflet d’une économie parallèle, mais aussi d’un besoin réel non satisfait par les canaux officiels. Tant que les restrictions d’accès aux devises dans les banques persisteront, l’euro sur le marché noir restera un repère fondamental dans la vie économique algérienne.