Tebboune a «compris qu’il pouvait s’essuyer les pieds sur la France» : déclaration choc

Tebboune diaspora algérienne

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune continue de secouer les relations diplomatiques avec la France, suscitant de vives réactions au sein des milieux politiques français. Cette fois, c’est un membre du Rassemblement National (RN), Sébastien Chenu, qui s’est exprimé sur les propos du président algérien à la suite de son interview au journal L’Opinion. Tebboune avait alors pris un ton très ferme pour exprimer son mécontentement vis-à-vis de la politique française, et plus particulièrement du RN. Il a qualifié ce dernier de « propagateur d’analphabétisme » et a fustigé ses racines idéologiques, faisant référence aux anciens membres de l’OAS (Organisation de l’Armée Secrète), une organisation paramilitaire qui s’était opposée à l’indépendance de l’Algérie.

Pour le vice-président du RN, ces propos sont considérés comme une grave provocation, voire un affront direct à la France. Chenu a réagi avec vigueur, affirmant que le président algérien a « compris qu’il pouvait s’essuyer les pieds sur la France ». Un tel commentaire, qui n’a pas manqué de susciter l’indignation, illustre bien la profondeur de la tension actuelle entre les deux nations. Le RN reproche à Tebboune de s’attaquer à la France en publiant des accusations sévères et en utilisant des comparaisons historiques, comme celle de la rafle du Vel d’Hiv, pour illustrer les propos de Marine Le Pen.

Le Rassemblement National estime qu’il est grand temps de rétablir un rapport de force avec l’Algérie, car, selon eux, la France aurait trop cédé face à Alger ces dernières années. La situation est d’autant plus délicate que, selon le RN, des responsables français auraient contribué à affaiblir la position de la France sur la scène internationale. Le ministre français Gérald Darmanin, par exemple, a été pointé du doigt pour avoir honoré le Front de Libération Nationale (FLN), en déposant une gerbe en Algérie, ce qui, pour certains membres du RN, aurait affaibli l’image de la France.

Les tensions entre la France et l’Algérie se manifestent aussi sur des questions économiques et diplomatiques. Lors de l’interview, Tebboune a évoqué une décision importante prise par son gouvernement : celle de ne plus envoyer ses malades en France pour se faire soigner. Le président algérien a mis en cause les conditions d’accueil et de prise en charge des patients dans les hôpitaux français. Cette décision n’est pas sans conséquences, puisque la France a longtemps été un destination privilégiée pour les Algériens nécessitant des soins médicaux de haute qualité. Mais, selon Tebboune, les relations entre les deux pays ne sont plus à la hauteur des attentes et des besoins, et cela inclut aussi le traitement des patients algériens en France.

Sébastien Chenu a réagi vivement à ces déclarations, notamment en insinuant que l’Algérie doit encore une somme considérable à l’hôpital public français. Selon lui, Tebboune et son gouvernement devraient d’abord honorer les millions d’euros dus à la France pour les soins prodigués aux Algériens avant de critiquer le système de santé hexagonal. Une déclaration qui a provoqué un véritable tollé. Le RN, par la voix de Chenu, a insisté sur le fait qu’il était grand temps pour la France de « faire respecter son pays » face à des accusations qu’il juge injustifiées et infondées.

Il est à signaler que, le RN s’est basé sur une fake news affirmant que l’Algérie n’avait soi-disant pas honoré ses dettes. Le ministre français de la santé a récemment démenti ces allégations, affirmant que l’Algérie payait bien ses dettes.

Les relations entre la France et l’Algérie sont complexes, marquées par une histoire douloureuse et des tensions qui perdurent depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962. Malgré les efforts pour apaiser les différends, des incidents comme celui-ci montrent que des fractures existent toujours, et ce sur plusieurs niveaux : historiques, politiques et économiques. Le RN, en particulier, s’efforce de capitaliser sur ce climat tendu pour relancer un débat autour de l’immigration, des rapports avec l’Algérie, et de la souveraineté nationale.

Le président Tebboune, pour sa part, semble avoir choisi une voie de confrontation plus marquée, affirmant haut et fort la volonté de l’Algérie de défendre ses intérêts, tout en mettant en lumière des aspects qu’il juge négligés par la France, qu’il s’agisse de la gestion des flux migratoires ou de l’accueil des patients algériens. Il est à noter que les tensions ne sont pas simplement le fait de la politique intérieure française, mais aussi de décisions prises à un niveau international. Ces déclarations, même si elles peuvent être interprétées comme une prise de position ferme, témoignent également de la volonté de l’Algérie de regagner une certaine forme de dignité face à une France qu’elle considère parfois comme condescendante. Dans cette dynamique, chaque parole prononcée, chaque accusation formulée, résonne comme un avertissement dans un contexte où les relations internationales sont toujours plus déterminées par l’équilibre des pouvoirs économiques et politiques.

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