Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a annoncé mercredi une série de mesures d’apaisement et une grâce présidentielle à l’occasion de la nouvelle année. Cette initiative, détaillée dans un communiqué officiel de la présidence et relayée par la télévision publique, intervient dans un contexte où les appels à la cohésion sociale se multiplient. Fidèle à une tradition profondément ancrée, cette démarche vise à réaffirmer les principes de pardon et de réinsertion sociale en Algérie.
En tout, 2471 détenus sont concernés par ces mesures de grâce présidentielle, qui ciblent différentes catégories selon des critères bien définis. Le premier volet de cette initiative prévoit une grâce totale pour les personnes non incarcérées ayant été condamnées à des peines égales ou inférieures à 24 mois. Cette décision, selon les autorités, cherche à alléger la pression sur le système judiciaire tout en offrant une opportunité de réintégration sociale pour ces individus.
Pour les détenus actuellement en prison, les mesures varient selon la durée restante de leur peine. Ceux purgeant des peines de 18 mois ou moins bénéficieront d’une libération immédiate, tandis qu’une réduction de peine de 18 mois sera appliquée aux condamnés dont la peine restante dépasse 18 mois mais n’excède pas 30 ans. Ces ajustements, bien qu’importants, sont encadrés pour préserver l’équilibre entre clémence et ordre public.
Une attention particulière a été portée aux détenus vulnérables. Les personnes âgées de 65 ans ou plus, les mineurs, les femmes enceintes, ainsi que les mères d’enfants en bas âge bénéficieront d’une réduction totale ou partielle de leur peine pouvant aller jusqu’à 24 mois. Cette mesure, fortement teintée d’humanisme, traduit une volonté de prendre en compte les réalités spécifiques de ces catégories. Elle témoigne également d’un effort de l’État pour harmoniser justice et compassion.
Toutefois, certaines infractions graves continuent de faire l’objet d’une stricte exclusion de ces mesures de clémence. Le président Tebboune a insisté sur le fait que ces exclusions sont nécessaires pour protéger la sécurité publique et respecter la gravité de certains actes. Ainsi, les condamnés pour des crimes violents ou des infractions liées à la sécurité nationale ne sont pas concernés par cette grâce.
Un autre volet important de ces mesures concerne les détenus impliqués dans des affaires liées à l’ordre public. Quatorze personnes, ayant déjà été condamnées pour de telles infractions, se voient accorder une grâce totale. Par ailleurs, huit autres détenus actuellement en détention provisoire ou en attente de jugement bénéficieront également d’un traitement spécial dans le cadre de ces mesures d’apaisement. Ces gestes traduisent une volonté politique d’encourager le dialogue et la réconciliation nationale.
Ces mesures d’apaisement rappellent que la justice ne se limite pas à punir, mais qu’elle a aussi vocation à réparer et à réhabiliter. Pour de nombreux Algériens, cette grâce présidentielle incarne l’espoir d’une société plus apaisée et tournée vers l’avenir, où la solidarité et l’humanité demeurent des valeurs centrales.
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