Ce lundi, la scène politique algérienne a connu un changement notable avec l’annonce d’un remaniement ciblé opéré par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Par un décret présidentiel, le chef de l’État a décidé de mettre un terme aux fonctions de Mohamed Boukhari, jusque-là ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations. Pour assurer la relève à la tête de ce portefeuille stratégique, le président a rappelé une figure bien connue du paysage gouvernemental : Kamel Rezig, ancien ministre du Commerce, revient ainsi aux affaires, dans une période marquée par de profondes attentes en matière de relance économique et de diversification des exportations hors hydrocarbures.
Ce retour intervient dans un contexte où l’Algérie cherche à renforcer son positionnement sur les marchés extérieurs et à élargir sa base d’exportation au-delà des traditionnels produits énergétiques. En réinstallant Kamel Rezig à ce poste, les hautes autorités semblent miser sur l’expérience et la connaissance des rouages institutionnels de cet ancien responsable, connu pour avoir déjà mené des réformes dans le domaine du commerce national et international. Sa précédente gestion des dossiers liés à la régulation du marché, à la promotion des exportations non pétrolières ou encore à la modernisation des circuits de distribution pourrait être remise à contribution pour impulser une nouvelle dynamique au secteur. Il s’agit également d’un message fort envoyé aux partenaires économiques de l’Algérie, traduisant une volonté de stabilité, d’efficacité et d’accélération dans l’exécution des plans de développement en cours.
Le ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations occupe une place centrale dans la stratégie de sortie de dépendance vis-à-vis des hydrocarbures. La désignation de Kamel Rezig peut ainsi être interprétée comme un choix pragmatique, destiné à consolider les acquis et à redynamiser les chantiers en suspens. Parallèlement à ce changement, une autre décision d’envergure a été prise au sommet de l’État. La présidente du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), Rabia Kherfi, a également été déchargée de ses fonctions. Pour assurer la succession à la tête de cette institution consultative, le président Tebboune a nommé Mohamed Boukhari, l’ex-ministre remplacé par Kamel Rezig. Ce jeu de chaises musicales au sein du gouvernement et des institutions d’appui à la politique économique témoigne d’une volonté manifeste de réajuster les leviers d’accompagnement du développement économique dans le pays.
Le CNESE joue en effet un rôle stratégique dans la formulation des orientations économiques, la réflexion sur la justice sociale et la transition écologique. La nomination de Mohamed Boukhari à sa présidence laisse entrevoir un repositionnement des missions de ce conseil dans la perspective d’une plus grande cohérence entre les politiques publiques et les besoins socio-économiques du pays. Ce double mouvement au sein de l’exécutif — d’une part au niveau du ministère en charge des échanges extérieurs, et d’autre part dans l’organe de conseil économique — traduit une volonté présidentielle d’agir vite et fort pour adapter les institutions à une nouvelle phase de défis économiques.
Ce n’est pas la première fois que le président Tebboune opère des ajustements ciblés au sein du gouvernement pour insuffler une nouvelle dynamique. À travers ces changements, l’accent semble mis sur la recherche d’une plus grande efficacité opérationnelle et sur la mobilisation de profils ayant une connaissance éprouvée des enjeux économiques. Le retour de figures déjà connues permet aussi d’éviter une phase d’adaptation trop longue dans des contextes où le temps et la réactivité sont des éléments déterminants.
Ce remaniement intervient alors que les priorités du pays incluent la consolidation du tissu productif local, l’augmentation des exportations à forte valeur ajoutée, et l’intégration de l’économie nationale dans les chaînes de valeur régionales et internationales. En nommant Kamel Rezig à un poste stratégique dans ce dispositif, Abdelmadjid Tebboune envoie un signal de continuité mais aussi d’exigence, dans une conjoncture où la transformation économique de l’Algérie reste une ambition centrale.
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