Tensions entre la France et l’Algérie : des entreprises françaises fortement impactées

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Les tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie ont pris une ampleur notable ces derniers mois, affectant non seulement les relations politiques, mais également les échanges commerciaux entre les deux pays. L’actualité récente, marquée par des déclarations politiques françaises sur des accords historiques ou des incidents concernant des citoyens algériens en France, a contribué à l’intensification des frictions. Ces tensions ont des répercussions directes sur les entreprises françaises opérant en Algérie, qui doivent faire face à une situation de plus en plus difficile, ralentissant leurs activités et leur développement.

Un des exemples les plus parlants de cette crise est la situation de l’usine Renault à Oran. Ce site, inauguré en 2014, produisait jusqu’à 60 000 véhicules par an, mais aujourd’hui, il est quasiment à l’arrêt. Après avoir connu une série de ralentissements, la production est passée sous la barre des 3 000 véhicules en deux ans, un chiffre bien en-deçà des objectifs initialement fixés. Selon Michel Bisac, président de la Chambre de commerce algéro-française, la situation de l’usine Renault est symptomatique de la relation tendue entre les deux pays. Renault, de son côté, affirme avoir rempli toutes les conditions imposées par le gouvernement algérien pour relancer la production, mais attend toujours l’aval des autorités locales. Michel Bisac appelle à une prise de conscience collective des politiques français et souligne que la relation franco-algérienne, bien que complexe, est cruciale et ne peut être interrompue du jour au lendemain, sans risquer de lourdes conséquences pour les échanges bilatéraux.

Outre l’industrie automobile, l’agroalimentaire est un autre secteur fortement impacté par les tensions. L’importation de céréales françaises, notamment de blé, en Algérie a connu une baisse dramatique, divisée par trois entre 2018 et 2024. Les produits laitiers, tels que le lait en poudre, ont également vu leurs importations chuter. Cette situation s’explique par la volonté des autorités algériennes de réduire leur dépendance vis-à-vis des produits étrangers et de promouvoir l’autosuffisance. Toutefois, selon Jean-Louis Levet, économiste et ancien responsable de la coopération technologique franco-algérienne, malgré ces difficultés, il existe un espoir de détente. Selon lui, les deux pays ont compris qu’ils doivent sortir de cette escalade afin de préserver leurs relations économiques, et que la solution passe par un dialogue constructif, loin des accusations politiques.

Jean-Louis Levet affirme que l’essentiel n’est pas de se concentrer uniquement sur les différends passés, mais de regarder vers l’avenir. « Les deux sociétés civiles, algérienne et française, ont compris qu’elles ont intérêt à collaborer », souligne-t-il. Les entreprises des deux côtés continuent de coopérer dans de nombreux domaines, et ce sont ces collaborations qui, selon lui, devraient être renforcées et valorisées. En dépit des difficultés actuelles, les importations de produits français ont enregistré une légère hausse de 7 % l’année dernière, un signe que, même en période de tensions, les relations commerciales restent solides. Le message clé ici est que la coopération doit se poursuivre, car les intérêts mutuels des deux nations sont indéniables.

Cependant, l’équilibre est fragile et le climat d’incertitude qui entoure les relations franco-algériennes crée des obstacles à long terme. Les entreprises françaises opérant en Algérie doivent naviguer dans ce contexte difficile, en devant composer avec des délais de production rallongés, des démarches administratives complexes et parfois des tensions politiques exacerbées. Malgré cela, elles restent résolues à continuer leur activité en Algérie, un marché stratégique avec de nombreuses opportunités, en particulier dans les secteurs de l’industrie, de l’agroalimentaire et de l’énergie.

Le rôle des politiques est crucial dans la gestion de cette crise entre la France et l’Algérie. Si les déclarations provocatrices de certains responsables peuvent nourrir l’hystérie et aggraver les tensions, une approche plus mesurée et pragmatique serait sans doute plus bénéfique pour apaiser la situation. Le temps est venu pour les acteurs politiques des deux pays de chercher à stabiliser leurs relations et de permettre aux entreprises de travailler dans un environnement plus serein. L’objectif est de trouver un terrain d’entente qui privilégie la coopération plutôt que la confrontation, dans un contexte où l’intérêt commun doit primer sur les différends politiques.

Au final, la diplomatie économique semble être la voie de salut pour la France et l’Algérie, un défi de taille pour les dirigeants des deux pays, mais aussi une nécessité pour garantir la pérennité des relations commerciales et, par conséquent, des intérêts des entreprises implantées sur le territoire. Il est donc impératif de faire preuve de responsabilité et de dépasser les querelles politiques pour éviter des conséquences économiques plus graves.

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