Titre de séjour : Florence Nègre révèle pourquoi c’est devenu plus délicat en France

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La situation des migrants et des demandeurs d’asile en France demeure un défi complexe, exacerbé par des politiques migratoires de plus en plus restrictives et des procédures administratives souvent lentes et opaques. Au cœur de cette réalité, l’association Jamais sans toit Aveyron, dirigée par Florence Nègre, se bat depuis une décennie pour offrir un soutien indispensable aux familles exilées en attente de régularisation. Dans une interview accordée au quotidien régional Centre Presse Aveyron, Florence Nègre a partagé ses réflexions sur la situation relative à la demande d’un titre de séjour en France et les défis auxquels sont confrontées ces familles vulnérables.

L’association Jamais sans toit Aveyron joue un rôle crucial dans l’accompagnement des familles qui sortent du centre des demandeurs d’asile et qui se retrouvent sans abri après le rejet de leurs demandes de papiers. Florence Nègre explique que l’association fournit un soutien logistique et humain en louant des appartements pour ces familles et en mettant à leur disposition un groupe d’accompagnants pour les aider dans leur vie quotidienne. Cependant, malgré les efforts déployés par l’association, la situation reste difficile pour ces familles qui se retrouvent souvent dans une impasse administrative.

Actuellement, l’association accompagne une vingtaine de familles dans leur demande de titre de séjour en France, soit près de 80 personnes au total, dont 40 enfants mineurs. Ces familles, originaires de pays tels que la Géorgie, l’Albanie, l’Arménie et l’Algérie, ont fui des situations de conflit, de persécution ou de pauvreté dans l’espoir de trouver refuge en France. Cependant, leur parcours est semé d’embûches, et beaucoup se retrouvent dans une situation de grande précarité une fois arrivées dans le pays.

Florence Nègre souligne les défis croissants auxquels sont confrontées ces familles : « En 2023, seulement deux de nos demandes quant à des titres de séjour ont trouvé une issue positive. » Cette statistique témoigne de la difficulté à obtenir une régularisation en France, même pour les familles les plus vulnérables. Malgré leur intégration réussie dans la société française, ces familles se heurtent à des obstacles administratifs et juridiques qui entravent leur chemin vers une vie meilleure.

Un exemple poignant est celui d’une mère de famille en attente d’une décision de régularisation depuis avril 2023. Son dossier, déposé auprès de la préfecture, semble être bloqué, la laissant dans un état de détresse et d’incertitude. Florence Nègre décrit la situation de cette femme comme « désespérée », soulignant son intégration réussie dans la société française et sa contribution positive à la communauté locale. Malgré cela, son avenir en France reste incertain, et elle vit dans la peur constante d’être expulsée du pays.

Concernant les perspectives d’avenir, Florence Nègre se montre prudente : « C’est une situation au jour le jour, dans laquelle il est difficile de se projeter. » Elle met en garde contre les politiques migratoires restrictives qui rendent la vie encore plus difficile pour les demandeurs d’asile et les migrants en France. La nouvelle loi asile et immigration, en particulier, est critiquée pour ses dispositions qui restreignent l’accès au travail pour les personnes sans papiers, créant ainsi un cercle vicieux de précarité et de marginalisation.

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