Le 25 février 2025, la commune de Draa El Mizan, située à une quarantaine de kilomètres au sud de la ville de Tizi Ouzou, a été frappée par un événement naturel dévastateur. Un glissement de terrain majeur s’est produit au niveau du village Ouled Aïssa, situé à seulement quelques kilomètres de la ville de Draa El Mizan, mettant en péril la sécurité des habitants et détruisant une partie de l’infrastructure locale. Le phénomène, survenu dans l’après-midi, a plongé les habitants dans un état de choc et de confusion, sans qu’une cause précise n’ait encore été identifiée par les autorités locales.
Les images diffusées sur les réseaux sociaux témoignent de l’ampleur des dégâts. La route menant au village est profondément fissurée, un signe évident du mouvement de terrain qui a frappé avec une telle force qu’il a même laissé l’impression d’un séisme localisé. Plusieurs maisons ont été gravement endommagées. Les murs de nombreuses habitations ont cédé sous l’impact du sol en mouvement, certaines d’entre elles se sont même complètement effondrées. Heureusement, aucune victime n’a été déplorée et aucune personne n’a été blessée, bien que le choc psychologique pour les résidents soit profond.
Ce glissement de terrain a non seulement détruit des habitations, mais a également causé des perturbations majeures dans les infrastructures essentielles du village. En effet, les réseaux d’électricité et d’alimentation en eau potable ont été gravement affectés. Des pylônes électriques, dont un de grande capacité (60 KVA), ont été renversés, privant ainsi plusieurs foyers de courant. De plus, une conduite principale de 400 mm reliant le barrage de Koudiet Acerdoune, situé à Bouira, aux régions en aval a été brisée, privant ainsi des milliers de personnes d’eau potable. Ces dégâts ont exacerbé la situation des habitants déjà éprouvés par la catastrophe.
Dans un élan de solidarité et de réactivité, les services compétents se sont immédiatement mobilisés. La Sonelgaz, la société algérienne d’électricité et de gaz, a envoyé une équipe d’intervention en provenance de Blida pour réparer les pylônes endommagés et rétablir l’approvisionnement en électricité. Parallèlement, l’Algérienne des Eaux (ADE) a déployé des équipes sur place pour colmater la rupture de la canalisation et a installé un système de distribution d’eau par citernes pour pallier à la pénurie immédiate. Le dispositif de sécurité a également été renforcé avec l’installation d’un périmètre de sécurité autour de la zone touchée. Plus de 10 hectares ont été classés zone à risque pour prévenir toute nouvelle victime en cas de nouveau mouvement de terrain.
Le Wali de Tizi Ouzou, Aboubakr Boucetta, a immédiatement pris en charge la situation, envoyant son secrétaire général, Miloud Fellahi, sur les lieux pour évaluer les dégâts. Cette visite a été suivie dans les heures qui ont suivi par un déplacement en personne du Wali. Face à l’urgence, des mesures ont été rapidement prises pour assurer la sécurité des habitants et gérer la crise de manière optimale. Les familles sinistrées ont été prises en charge avec la promesse de leur fournir un logement temporaire dans des habitations récentes, en attendant que des études techniques et géologiques soient réalisées pour évaluer les risques et sécuriser les zones à risque.
Le 26 février, le ministère de l’Intérieur a dépêché une délégation de haut niveau sur les lieux, incluant des représentants des autorités civiles et militaires de la wilaya. L’objectif était de coordonner les efforts de secours et de déterminer les prochaines étapes pour prendre soin des populations touchées. Une évaluation approfondie des dommages a été lancée, et une fiche technique est en cours d’élaboration par le Centre technique des travaux publics (CTP), en collaboration avec des ingénieurs et des techniciens spécialisés. Les experts étudieront l’instabilité du sol et proposeront des mesures pour contenir tout autre risque de glissement.
Les autorités locales ont également entrepris des travaux pour sécuriser la route menant au village, permettant ainsi aux familles d’accéder à leurs biens et de les déplacer vers leurs nouveaux logements. Cette mobilisation rapide montre l’engagement de l’État à soutenir les habitants dans ce moment difficile, en offrant une réponse coordonnée et efficace face à cette catastrophe naturelle.
Il convient de rappeler qu’il ne s’agissait pas d’un cas isolé. En mars 2024, la commune de Draa El Mizan avait déjà été touchée par un glissement de terrain similaire, cette fois dans un autre village, provoqué par de fortes pluies et la rupture d’une canalisation alimentant plusieurs communes voisines. Cette récurrence des phénomènes de glissement de terrain dans cette région met en évidence la vulnérabilité de certaines zones aux aléas climatiques et géologiques. La prise en compte de ces risques et la mise en place de mesures de prévention s’avèrent désormais cruciales pour protéger les populations et leurs biens.
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