Tourisme : la bourde d’un député français à Alger fait jaser

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Le récent séjour d’un député français à Alger, censé être discret et placé sous le signe de la découverte touristique, s’est transformé en véritable sujet de controverse. Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, Sébastien Delogu, député français membre de La France insoumise, s’est exprimé depuis une voiture, en tenue décontractée, visiblement satisfait de son expérience en Algérie. Mais ce ne sont pas ses impressions de voyage qui ont retenu l’attention : ce sont ses propos à propos d’une entreprise privée locale, DZ Escape, qui ont provoqué un déferlement de critiques.

Dans l’enregistrement, on entend distinctement le député français exprimer sa gratitude envers la société DZ Escape, une entreprise qui se présente comme une conciergerie spécialisée basée à Alger. L’homme politique affirme y avoir trouvé un soutien logistique impeccable pendant tout son séjour. Le message semble sincère, tourné dans un cadre informel, et destiné à remercier ses hôtes algériens. Pourtant, à Alger comme à Paris, ce qui aurait pu passer pour un simple témoignage de courtoisie s’est mué en polémique à cause du statut de son auteur. Et c’est bien là que le bât blesse : un député français en déplacement à Alger peut-il publiquement mentionner une société privée, même sans compensation ?

La vidéo en question montre le député français en train d’énumérer les qualités de service reçues à Alger, insistant sur l’accueil et l’accompagnement offerts par DZ Escape. Il précise que cette société l’a assisté de manière exemplaire, l’aidant à honorer ses rendez-vous sans fausse note. Une carte de l’entreprise est même brièvement montrée dans le cadre. Pour certains, ces images suffisent à établir un lien promotionnel, ce qui soulève une question délicate : est-ce une communication personnelle ou une publicité déguisée ?

Sur la plateforme X (anciennement Twitter), les internautes n’ont pas tardé à réagir. Plusieurs d’entre eux accusent le député français d’avoir outrepassé ses prérogatives en faisant, selon eux, indirectement la promotion d’une entreprise commerciale active à Alger. Dans les commentaires, on évoque même une « prise illégale d’intérêt » et une atteinte à la neutralité que doit observer tout député français dans l’exercice de ses fonctions. Certains rappellent que la loi encadre strictement la communication des élus, notamment lorsqu’il s’agit d’éviter toute confusion entre engagement public et intérêts privés.

Face à l’ampleur de la polémique, l’entourage de Sébastien Delogu a rapidement réagi. Contacté par plusieurs médias français, son équipe a confirmé que le député français avait bien tourné cette vidéo à Alger, mais a catégoriquement nié toute volonté promotionnelle. Il aurait, selon eux, simplement répondu à une demande interne de l’entreprise pour adresser un message privé de remerciement à ses salariés. Il n’aurait ni diffusé, ni autorisé la diffusion publique de cette séquence sur les réseaux sociaux.

DZ Escape, de son côté, a également pris la parole. L’entreprise algérienne basée à Alger a indiqué que la vidéo avait été publiée de manière spontanée, dans un esprit amical, et qu’elle avait été supprimée dès qu’une demande en ce sens avait été formulée. Aucun contrat, aucun avantage financier ni aucun accord publicitaire n’aurait lié l’entreprise au député français. Le message aurait donc été, selon leurs déclarations, le fruit d’une simple relation de courtoisie entre client et prestataire.

Mais malgré ces démentis, la polémique enfle toujours à Alger comme en France. Car la loi française est très claire sur ce sujet. Selon les dispositions qui encadrent le statut d’un député français, toute communication susceptible de promouvoir une entité privée est strictement proscrite. Le Code de déontologie de l’Assemblée nationale stipule noir sur blanc que les députés doivent s’abstenir d’utiliser leur position ou leur visibilité pour des fins publicitaires, même indirectes. Il est également rappelé que les moyens, les symboles ou l’influence liée à leur mandat ne peuvent être mis au service d’intérêts commerciaux.