Trafic de visas en Algérie : la BRI se met de la partie 

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Dans un monde où chaque visa délivré représente une opportunité, certains ont trouvé le moyen d’en faire un commerce lucratif, défiant les lois et les frontières. En Algérie, un réseau bien organisé exploitait les failles du système en orchestrant un trafic de visas sous couvert d’événements sportifs. Mais la machine s’est enrayée : la Brigade de Recherche et d’Intervention (BRI) a frappé fort, mettant un terme à ce stratagème bien rodé.

L’enquête, minutieusement menée par les forces de l’ordre, a révélé l’ampleur d’une supercherie orchestrée avec une précision chirurgicale. L’idée était simple, mais redoutablement efficace : inscrire de faux athlètes sur des listes de délégations sportives se rendant à l’étranger. Une fois le visa en poche, ces prétendus sportifs ne foulaient jamais les terrains de compétition, préférant disparaître dans la nature dès leur arrivée sur le sol étranger. Une mécanique bien huilée qui fonctionnait depuis plusieurs mois, voire années, avant que les autorités ne mettent fin à ce jeu d’ombres.

Derrière cette mascarade, des individus aux rôles bien définis : organisateurs, recruteurs, complices administratifs et intermédiaires au sein de certaines fédérations sportives. Certains endossaient le rôle de coachs fictifs, d’autres géraient la paperasse avec une dextérité qui laissait penser à une véritable entreprise clandestine spécialisée dans l’émigration illégale. Chaque candidat, souvent désespéré et prêt à tout pour tenter l’aventure ailleurs, déboursait des sommes considérables pour intégrer cette mise en scène. Les plus fortunés obtenaient des dossiers en béton, avec des palmarès sportifs falsifiés, des certificats d’appartenance à des clubs imaginaires et même des vidéos d’entraînement fabriquées sur mesure.

Sur les réseaux sociaux, ces escrocs savaient comment vendre leur rêve. Des publications soigneusement orchestrées montraient ces faux sportifs en plein effort, enfilant des maillots d’équipes fictives, brandissant des trophées qui n’avaient jamais été remportés. Ces mises en scène, crédibles aux yeux des recruteurs étrangers, servaient à convaincre les consulats et ambassades de délivrer des visas sans trop de suspicions.

Mais toute illusion a une fin. Grâce à un travail d’infiltration et de surveillance, la BRI a mis la main sur les rouages du réseau spécialisé dans le trafic de visas en Algérie, démantelant un système qui avait permis à des dizaines, voire des centaines de personnes, de quitter l’Algérie illégalement. Au total, dix-neuf suspects ont été arrêtés et présentés devant la justice. Parmi eux, des figures bien connues du milieu sportif local, dont certains auraient usé de leur influence pour faciliter l’octroi des visas frauduleux.

Les charges retenues sont lourdes : association de malfaiteurs, trafic de migrants, abus de fonction, usage des technologies de l’information pour la promotion d’actes illégaux… La justice algérienne entend frapper fort pour envoyer un message clair : la fraude ne restera pas impunie. Les premiers éléments de l’enquête laissent entrevoir l’implication de réseaux bien plus vastes, et d’autres arrestations pourraient suivre dans les prochaines semaines.

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