Une rumeur persistante a récemment mis en émoi les réseaux diplomatiques et les opinions publiques dans la région. Elle évoquait un projet américain de transfert massif d’un million de Palestiniens de la bande de Gaza vers la Libye, un pays voisin immédiat de l’Algérie. Cette idée, aux implications régionales sensibles, a été largement relayée après un reportage de la chaîne américaine NBC News. Mais Washington est finalement monté au créneau pour clarifier la situation.
Dans un communiqué sobre, mais ferme, l’ambassade américaine à Tripoli a balayé cette information. Elle affirme que « le rapport concernant des plans supposés pour déplacer les habitants de Gaza vers la Libye est totalement infondé ». Cette prise de parole vise à éteindre un incendie médiatique qui, dans un contexte déjà tendu, a pris une ampleur certaine.
NBC News avait en effet publié un article vendredi, affirmant que l’administration de Donald Trump – fraîchement réélu président des États-Unis en 2025 – aurait remis sur la table une idée remontant à son premier mandat : celle de relocaliser une partie des Palestiniens vers des pays tiers. Cette fois, c’est la Libye qui aurait été envisagée comme destination, avec l’hypothèse d’y transférer jusqu’à un million de Palestiniens. Une version qui, selon la chaîne, reposait sur les témoignages de cinq personnes, dont deux se disant directement informées du projet. Les identités de ces sources n’ont toutefois pas été révélées.
Toujours d’après le reportage, ce plan aurait été étudié avec un certain sérieux. Au point que des discussions préliminaires avec les autorités libyennes auraient été envisagées. Washington aurait même considéré libérer plusieurs milliards de dollars d’avoirs libyens gelés depuis plus de dix ans, à condition que Tripoli accepte d’accueillir les Palestiniens sur son territoire. La chaîne ajoute que le gouvernement israélien aurait été tenu au courant des échanges en cours, bien qu’aucun accord concret n’ait été conclu.
Cette affaire a aussitôt ravivé les craintes dans la région. Un transfert de Palestiniens vers la Libye aurait inévitablement placé ces derniers à proximité de la frontière algérienne, provoquant des réactions, notamment en Algérie, où la cause palestinienne bénéficie d’un soutien historique. Les Algériens suivent avec attention chaque dossier impliquant les Palestiniens, surtout lorsqu’il concerne une zone aussi proche que la Libye. Un afflux massif de Palestiniens à la frontière est du pays aurait pu susciter de sérieuses inquiétudes sécuritaires et humanitaires.
Il faut rappeler que ce n’est pas la première fois que Donald Trump — même avant sa réélection en 2025 — tente de proposer des solutions controversées pour régler la question de Gaza. Par le passé, des idées similaires visant à transférer les Palestiniens vers l’Égypte ou la Jordanie avaient été formulées, mais systématiquement rejetées par ces pays ainsi que par la communauté internationale. L’Algérie, fidèle à sa position constante, avait elle aussi fermement refusé tout projet visant à déplacer de force les Palestiniens vers des territoires voisins.
Cette fois encore, le scénario du transfert de Palestiniens en Libye — donc indirectement à proximité de l’Algérie — a été démenti par les autorités américaines. Mais l’écho de cette rumeur montre à quel point le sujet reste inflammable. Le simple fait de l’évoquer a suffi à faire ressurgir des inquiétudes géopolitiques. L’Algérie, la Libye et les Palestiniens sont liés dans ce dossier par la géographie, l’histoire et les enjeux de stabilité régionale.