Le sujet des transferts de devises vers l’Algérie continue de susciter l’intérêt, notamment au sein de la communauté nationale résidant à l’étranger. Interrogé par un député sur cette question centrale, le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, a apporté des éclaircissements détaillés. Selon ses propos, les transferts de devises vers l’Algérie, effectués par les membres de la diaspora, ne font l’objet d’aucune interdiction réglementaire. Bien au contraire, la Banque d’Algérie, en tant qu’autorité de régulation, dispose des prérogatives nécessaires pour encadrer et promouvoir ces opérations. L’objectif affiché est de favoriser une meilleure intégration des transferts dans le circuit économique formel de l’Algérie, en capitalisant sur le rôle que peuvent jouer les devises transférées pour soutenir le développement national.
Le ministre a tenu à rappeler que les transferts de devises en direction de l’Algérie sont encouragés par des mesures concrètes visant à simplifier les démarches administratives et bancaires. À travers ses établissements sous tutelle, le ministère des Finances a mis en place un ensemble de dispositifs conçus pour faciliter les opérations de transfert, en garantissant à la fois sécurité, transparence et efficacité. Ces initiatives s’inscrivent dans une dynamique de réforme du secteur financier, avec une volonté claire d’associer la diaspora à l’effort économique du pays.
Parmi les facilités introduites, figure la possibilité d’ouvrir des comptes bancaires en Algérie, de nature courante, épargne ou dépôt, destinés spécifiquement aux membres de la diaspora. Grâce à ces comptes, les transferts de devises depuis l’étranger vers l’Algérie peuvent s’effectuer dans des conditions optimales. Les expatriés peuvent ainsi transférer leur argent vers leurs comptes en Algérie, qu’il s’agisse de fonds personnels, de retraites ou de cotisations sociales. Ce système permet aux retraités vivant à l’étranger de percevoir leurs pensions via des canaux officiels, tout en maintenant une relation bancaire active avec leur pays d’origine.
Les travailleurs algériens à l’étranger bénéficient également de mécanismes dédiés pour le transfert de leurs cotisations sociales vers la Caisse nationale de sécurité sociale en Algérie. Cette mesure vise à préserver leurs droits à la retraite tout en renforçant les liens entre les flux financiers issus de l’étranger et les institutions nationales. De plus, les membres de la diaspora peuvent désormais accéder aux prêts immobiliers classiques ou islamiques proposés par les banques algériennes. Les mensualités de crédit peuvent être réglées à distance, par simple virement bancaire, rendant ainsi le processus plus fluide.
L’ensemble de ces facilités liées au transfert de devises vers l’Algérie traduit une volonté de moderniser l’appareil bancaire. Le ministre a d’ailleurs évoqué l’effort en matière de digitalisation engagé par les banques publiques. Cette transformation inclut la modernisation des infrastructures techniques et physiques ainsi que l’amélioration de l’offre de services. Une avancée importante a été récemment enregistrée avec la signature d’une convention entre l’Association professionnelle des banques et établissements financiers et l’autorité de certification électronique. Ce partenariat a pour but d’introduire la signature électronique dans les services bancaires, ouvrant ainsi la voie à l’ouverture de comptes à distance pour les Algériens établis à l’étranger.
Cette ouverture de services bancaires à la diaspora représente une opportunité pour capter davantage de transferts de devises, tout en consolidant les ressources de l’économie algérienne. Les devises transférées par les ressortissants algériens vivant hors du pays constituent une source précieuse de financement. Elles sont mobilisées par les banques pour alimenter les crédits aux entreprises, soutenir l’investissement et encourager l’entrepreneuriat local. À travers ce cercle vertueux, les transferts de devises vers l’Algérie se transforment en levier de croissance.
Enfin, le ministre a souligné que l’une des priorités du gouvernement reste l’ouverture prochaine de banques algériennes à l’étranger. Ces établissements auront pour mission principale d’accompagner la diaspora dans leurs opérations de transfert, en leur offrant des services bancaires accessibles, fiables et alignés avec les standards internationaux. Cela permettra aux Algériens vivant hors du pays de ne plus dépendre uniquement de banques étrangères pour envoyer leurs devises vers l’Algérie, tout en consolidant la souveraineté financière nationale. Ainsi, le transfert de devises vers l’Algérie devient non seulement un outil de solidarité, mais aussi un pilier stratégique de la politique économique.