Trump tente de détroner l’Algérie, mais en vain !

TRUMP

Donald Trump, qui s’apprête à reprendre les rênes des États-Unis en janvier 2025, a récemment intensifié la pression sur l’Union européenne (UE) pour augmenter ses importations d’hydrocarbures américains. Cette injonction, exprimée sur son réseau social Truth Media, vise à rééquilibrer le déficit commercial abyssal des États-Unis face à l’Europe en imposant un recours accru au pétrole et au gaz naturel liquéfié (GNL) américains. Cependant, pour l’Algérie, principal fournisseur de gaz naturel au Vieux Continent en octobre dernier, cette nouvelle stratégie semble peu susceptible de bouleverser ses exportations.

L’Algérie, avec des exportations gazières s’élevant à 1,3 milliard d’euros en octobre, soit 21 % des importations totales de l’UE, s’est imposée comme un acteur clé dans le paysage énergétique européen. Grâce à deux gazoducs stratégiques reliant directement l’Algérie à l’Espagne et à l’Italie, le pays a su répondre à la demande croissante de l’Europe de diversifier ses sources d’approvisionnement en gaz naturel, notamment après le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022. Cette crise géopolitique a renforcé la volonté européenne de réduire sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures russes, offrant ainsi à l’Algérie une opportunité d’élargir sa part de marché.

Le retour de Trump sur la scène politique mondiale vient cependant complexifier la donne. Fidèle à ses positions protectionnistes, l’ancien président américain cherche à exploiter les hydrocarbures comme levier de pression dans les négociations commerciales internationales. En menaçant d’imposer des taxes douanières élevées sur les marchandises européennes si celles-ci ne privilégient pas davantage les hydrocarbures américains, Trump espère non seulement réduire le déficit commercial des États-Unis, mais aussi consolider leur rôle de leader dans l’exportation de pétrole et de GNL.

Toutefois, les données actuelles sur les importations énergétiques de l’UE laissent penser que cette stratégie n’aura qu’un impact limité sur les livraisons algériennes de gaz naturel par gazoduc. La structure des approvisionnements américains en Europe est dominée par le pétrole brut et le GNL, représentant respectivement 17 % et 47 % des importations européennes pour le premier semestre 2024. Ces volumes reflètent une dynamique bien distincte de celle des exportations algériennes, qui reposent principalement sur un réseau de gazoducs établi et efficient.

L’avantage concurrentiel de l’Algérie réside dans la proximité géographique et les coûts compétitifs de transport qu’offrent ses gazoducs. Contrairement au GNL, qui nécessite des infrastructures de liquéfaction, de transport maritime, et de regazéification, le gaz naturel acheminé par pipeline est plus économique et mieux adapté aux besoins immédiats de nombreux pays européens. Même en cas d’augmentation des achats de GNL américain, cela ne devrait pas affecter directement les flux de gaz algérien qui répondent à une demande stable et essentielle en Europe du Sud.

Par ailleurs, l’Union européenne, tout en accueillant favorablement les perspectives d’une collaboration renforcée avec les États-Unis, a clairement exprimé son attachement à la diversification de ses sources d’énergie. Dans cette optique, les hydrocarbures algériens continuent de jouer un rôle central, tant pour assurer la sécurité énergétique du bloc que pour maintenir une certaine indépendance face aux pressions géopolitiques.

L’Algérie, quant à elle, reste attentive aux évolutions du marché mondial et des politiques énergétiques de ses partenaires. Consciente des enjeux liés à la transition énergétique et aux nouvelles dynamiques commerciales, elle explore également des opportunités de modernisation de son secteur énergétique, notamment à travers le développement des énergies renouvelables et l’optimisation de ses capacités d’exportation de GNL. Ces efforts visent à renforcer sa position de partenaire stratégique pour l’Europe tout en s’adaptant aux mutations du paysage énergétique international.

Ainsi, malgré les ambitions de Donald Trump de redéfinir les priorités commerciales de l’UE en faveur des hydrocarbures américains, l’impact sur les exportations algériennes de gaz naturel par gazoduc reste limité. Les relations énergétiques entre l’Algérie et l’Europe, solidement ancrées dans des intérêts mutuels, devraient continuer de prospérer, indépendamment des turbulences géopolitiques ou des stratégies protectionnistes des grandes puissances. Pour l’Algérie, cette stabilité constitue un atout majeur dans un secteur énergétique mondial en constante évolution.

 

 

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