Massad Boulos, conseiller pour le Moyen-Orient et l’Afrique du président américain Donald Trump, a annoncé une prochaine visite en Algérie, une démarche qui s’inscrit dans un contexte diplomatique sensible et marqué par des enjeux régionaux majeurs. Ce déplacement s’annonce stratégique pour l’ancien locataire de la Maison Blanche, à travers l’envoi de l’un de ses hommes de confiance vers un pays clé du Maghreb. L’annonce a été faite lors d’un entretien diffusé, en date d’hier, où Massad Boulos a confirmé qu’il effectuerait une tournée au Maroc et en Algérie afin d’aborder des dossiers régionaux brûlants, notamment la question du Sahara occidental, mais aussi les crises en Libye et au Soudan. Cette tournée diplomatique intervient dans un contexte où les tensions restent vives dans ces zones, et où les positions des puissances étrangères peuvent avoir des répercussions majeures.
Au cœur de cette mission se trouve le dossier complexe du Sahara occidental, que Massad Boulos n’a pas hésité à qualifier de « problème qui dure depuis près de 50 ans ». Un conflit gelé, mais toujours sensible, qui divise les acteurs régionaux et reste au centre des priorités diplomatiques. Ce constat traduit l’échec persistant des nombreuses initiatives internationales engagées au fil des décennies pour tenter d’aboutir à une solution durable. Pourtant, le conseiller de Donald Trump s’est voulu porteur d’espoir, en insistant sur la volonté de l’ancien président américain de « trouver une solution », une ligne politique qui s’inscrit dans la continuité de celle adoptée en 2020.
Il convient de rappeler que Donald Trump avait alors surpris la scène internationale en reconnaissant, par une déclaration unilatérale, la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Une prise de position qui avait modifié en profondeur les équilibres diplomatiques dans la région et suscité de nombreuses réactions, notamment en Algérie, pays qui soutient ouvertement le Front Polisario. Pourtant, lors de son intervention, Massad Boulos a précisé que cette décision ne signifiait pas un rejet du dialogue, rappelant que « Trump avait laissé la porte ouverte au dialogue ». Cette nuance vise probablement à rassurer les parties concernées sur la possibilité de revenir à la table des négociations dans un cadre multilatéral ou bilatéral équilibré.
Dans ce sens, le conseiller américain a indiqué que toute solution à ce conflit devait être « acceptable pour les deux parties », évoquant ainsi explicitement le Maroc et le Polisario. Cette position pourrait bien marquer une forme de rééquilibrage dans le discours américain, en mettant en avant le principe de réciprocité et de compromis, et en s’éloignant d’une posture exclusivement favorable à Rabat. Massad Boulos a même précisé que l’Algérie serait « prête à accepter toute solution que le Polisario aura validée préalablement », une déclaration qui interpelle, car elle montre une prise en compte directe du rôle et de la position algérienne dans ce dossier.
Ce positionnement intervient quelques jours après la déclaration du sénateur américain Marco Rubio, qui appelait à une « issue rapide » au conflit, dans le sillage de la visite du ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita aux États-Unis. Le discours de Boulos, en insistant sur l’équilibre et la recherche du consensus, semble donc relativiser la portée des récentes démarches marocaines, et démontre que le dossier est loin d’être définitivement tranché aux yeux de l’administration Trump.
Au-delà de la question saharienne, la visite de Massad Boulos vise également à raffermir les relations bilatérales entre Washington et Alger. Lors de son intervention, le conseiller de Trump a salué l’Algérie en la qualifiant de « pays ami » des États-Unis, ajoutant que Washington souhaite « les meilleures relations » avec Alger. Il a insisté sur l’importance stratégique de ce partenariat et exprimé la volonté de « travailler pour concrétiser ces objectifs » dans un esprit de coopération mutuelle. Une façon d’afficher une diplomatie de proximité tout en envoyant un signal d’ouverture au gouvernement algérien.
Cette visite du conseiller de Trump en Algérie, dans un climat régional sous tension, pourrait contribuer à redessiner certaines lignes de la diplomatie américaine dans la région. Elle confirme également l’intérêt soutenu de l’ancien président Donald Trump pour les dossiers géostratégiques du Maghreb, dans une logique où les alliances et les équilibres restent mouvants et soumis à de nombreux paramètres, aussi bien historiques que politiques.
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