Uber Eats prend de court les Algériens de France

Uber Eats Algériens de France

En France, les Algériens représentent une part importante des livreurs indépendants qui sillonnent les rues à vélo ou en scooter, notamment pour des plateformes comme Uber Eats. Ce 7 mai, Uber Eats a surpris tout le monde, et particulièrement les Algériens de France qui livrent quotidiennement sous toutes les conditions climatiques, en annonçant une hausse de la rémunération minimale par course, une réduction du coût de location des vélos électriques et la mise à disposition d’équipements de sécurité. Une série de mesures qui bouleverse un modèle jusque-là souvent critiqué pour son opacité et son déséquilibre entre l’effort fourni par les livreurs et la rémunération perçue.

Désormais, Uber Eats garantit un minimum de 3 euros par course, contre 2,85 euros auparavant. Une avancée qui concerne environ 70 % des 65 000 livreurs indépendants actifs en France, dont une part significative est composée d’Algériens. Pour les Algériens de France engagés dans cette activité souvent choisie pour sa flexibilité, cette annonce d’Uber Eats est une bouffée d’air, dans un contexte de précarisation croissante. Selon les chiffres de l’Arpe, les revenus horaires des livreurs Uber Eats ont chuté de plus de 34 % entre 2021 et 2024, une tendance encore plus difficile à encaisser pour les Algériens en France, souvent sans autres sources de revenus stables.

La réaction de Bastien Pahus, directeur général d’Uber Eats pour la France, est claire : cette mesure est un « premier pas » pour rétablir une forme de justice économique. Et si Uber Eats semble ainsi prendre les devants, c’est peut-être aussi parce que la pression sociale monte depuis plusieurs années, notamment de la part de syndicats comme Union-Indépendants, représenté par Fabian Tosolini, qui a rappelé qu’aucune plateforme n’était tenue de garantir un tarif minimal par course. Jusqu’à présent, Uber Eats pouvait librement ajuster ses prix, souvent à la baisse, au grand dam des Algériens de France qui n’avaient d’autre choix que de suivre le mouvement.

Mais Uber Eats ne s’arrête pas là. En parallèle de cette hausse de rémunération, la plateforme a annoncé une initiative conjointe avec l’entreprise Zoomo pour réduire de moitié le coût de la location mensuelle de vélos électriques, passant de 140 à 70 euros. Ce type de véhicule est massivement utilisé par les Algériens de France travaillant pour Uber Eats, qui y voient un moyen rapide et pratique de livrer en ville. Cette réduction est donc une amélioration directe du pouvoir d’achat des livreurs algériens en France, et vient s’ajouter à une série d’aides pratiques et symboliques.

En effet, Uber Eats s’engage également à fournir des kits de sécurité à une centaine de livreurs, avec des équipements essentiels comme des casques, des brassards réfléchissants et des lampes. Les restaurants parisiens signataires d’une charte avec la plateforme s’engageront à fournir l’accès à leurs toilettes aux livreurs, une requête de longue date des Algériens en France qui exercent comme livreurs Uber Eats et qui sont souvent contraints de parcourir la ville sans possibilité de pause digne de ce nom.

En outre, Uber Eats va financer l’accès à une formation professionnalisante pour une sélection de livreurs, dans des secteurs variés allant de la logistique aux services à la personne. Cette démarche vise à offrir des perspectives à long terme aux Algériens de France qui travaillent pour Uber Eats mais cherchent à se reconvertir ou à élargir leurs compétences. Pour nombre de ces livreurs, l’activité n’est qu’une transition, une solution provisoire dans un parcours d’intégration souvent semé d’embûches.

L’ensemble de ces mesures représente un investissement total de deux millions d’euros pour Uber Eats. Si certains observateurs restent prudents et estiment que ces annonces, bien que positives, ne résolvent pas toutes les difficultés rencontrées par les livreurs, elles marquent tout de même un tournant. Pour les Algériens vivant en France, et qui assurent quotidiennement des milliers de courses Uber Eats dans tout le pays, c’est une reconnaissance tardive, mais nécessaire, du rôle fondamental qu’ils jouent dans la chaîne de livraison.

Alors que les débats sur les droits des travailleurs indépendants continuent d’animer les sphères politiques et sociales, Uber Eats prend donc une longueur d’avance. En prenant de court les Algériens de France, qui sont nombreux à exercer comme livreurs Uber Eats, la plateforme espère peut-être aussi redorer son image, tout en se plaçant comme un acteur plus responsable dans un écosystème en pleine mutation. Pour les milliers d’Algériens de France connectés à ladite application chaque jour, ces changements peuvent représenter bien plus qu’un geste commercial : un début de reconnaissance.