Un Algérien « qui voulait faire peur aux Français » écope de la perpétuité à Paris

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Dans une salle d’audience sous haute tension, la cour d’assises spéciale de Paris a prononcé, ce lundi 7 avril 2025, une peine de réclusion criminelle à perpétuité à l’encontre de Mohamed Medjdoub, un Algérien de 29 ans, reconnu coupable d’avoir orchestré un attentat à la bombe artisanale à Lyon en mai 2019. L’affaire, qui remonte à près de six ans, avait profondément marqué l’opinion publique, notamment en raison de la méthode utilisée et des motivations affichées par l’accusé. Cet acte, commis par l’Algérien quelques jours avant les élections européennes, visait explicitement à semer la peur parmi les Français.

Le 24 mai 2019, en plein après-midi, une explosion secoue la rue Victor-Hugo, une artère commerçante du centre-ville lyonnais. La bombe, déposée devant une boulangerie Brioche Dorée, blesse une quinzaine de personnes, dont une fillette âgée de seulement 10 ans. Les premiers éléments de l’enquête révèlent que l’engin explosif était contenu dans un sac en papier et confectionné avec du TATP, un explosif artisanal redoutable. Le tout était placé dans un tube de chips et renforcé par plus de 270 projectiles métalliques, dont des vis et des billes, avec pour objectif manifeste de maximiser les blessures.

Les images de vidéosurveillance montrent un homme à vélo, dissimulé derrière des lunettes de soleil et une casquette, circulant dans le secteur au moment de l’explosion. Grâce à un travail minutieux des enquêteurs, notamment via la traçabilité des piles utilisées dans le dispositif – des modèles uniquement vendus en ligne sur Amazon –, les autorités parviennent à identifier Mohamed Medjdoub. Il est arrêté le 27 mai 2019, soit trois jours après les faits.

En garde à vue, cet Algérien sans papiers, arrivé en France en 2017, ne fait pas de mystère sur ses intentions. Il se définit comme un « soldat de l’islam » et affirme avoir agi dans l’espoir de provoquer un sursaut électoral vers l’extrême droite, convaincu qu’un tel climat politique déboucherait sur un affrontement ouvert entre les musulmans et le reste de la population française. Selon les déclarations de l’Algérien rapportées par l’AFP, il voulait « faire peur aux Français » et déclencher une « guerre civile ». Lors de l’instruction, il a reconnu une forme d’allégeance intérieure à Daesh, sans pour autant que cette appartenance ne soit formellement revendiquée par le groupe terroriste.

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Au cours du procès, plusieurs témoignages accablants sont venus éclairer le parcours de cet Algérien qui voulait « faire peur aux Français ». En détention, il aurait multiplié les déclarations inquiétantes, affirmant à plusieurs reprises son intention de récidiver s’il était libéré. Devant les juges, il n’a pas démenti avoir déclaré : « Si je sors aujourd’hui, demain je fais un attentat ». Il a également confié avoir de la haine envers « toute la France », se disant prêt à décapiter un citoyen français en représailles à ce qu’il considère comme des humiliations subies. Lors d’un interrogatoire en avril 2023, il aurait déclaré : « Si je prends un Français, je vais le décapiter mais aussi le couper en mille morceaux ».

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L’attitude de Mohamed Medjdoub derrière les barreaux a également été scrutée. Il aurait eu des échanges réguliers avec Salah Abdeslam, seul survivant des commandos du 13-Novembre 2015, avec qui il discutait du Coran et de « ce qui se passe ». L’administration pénitentiaire a dressé un portrait d’un détenu particulièrement prosélyte, se positionnant comme un « sage » en quête de disciples parmi les autres prisonniers. Il aurait confié : « Quand je croise des musulmans en détention, c’est un devoir pour moi de les convertir » et se serait vanté d’avoir déjà eu « du succès ».

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L’audience a pris fin dans un silence glacial lorsque le président de la cour a énoncé la peine maximale : réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de vingt-deux ans. Mohamed Medjdoub, resté assis à la lecture du verdict, n’a manifesté aucune émotion. Cette décision vient clore un procès marquant, qui rappelle la complexité de la lutte antiterroriste sur le sol français, et la nécessité constante de vigilance face aux menaces intérieures.