Un Algérien retrouvé mort des années après dans son HLM

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Le corps sans vie d’un Algérien de 85 ans, nommé Mohand Alouache, a été découvert dans son petit studio HLM de Montrouge, dans les Hauts-de-Seine, après un décès resté inconnu pendant trois longues années. Ce drame a été révélé le 22 septembre 2025, lorsqu’une procédure d’expulsion a été engagée à cause de loyers impayés. C’est à ce moment-là que les agents ont fait une découverte glaçante : l’homme, un Algérien discret et sans histoire, gisait sans vie dans son logement HLM, où il vivait isolé depuis des décennies.

Selon les informations rapportées par La Dépêche, Mohand Alouache était arrivé en France dans les années 1970. Comme de nombreux travailleurs immigrés de cette génération, cet Algérien avait mené une vie marquée par la discrétion et la solitude. Il résidait depuis plusieurs années dans un immeuble tranquille situé rue Hippolyte-Mulin, à Montrouge. Les autorités ont estimé que son décès remontait à près de trois ans, sans qu’aucune alerte n’ait été donnée. Le dernier paiement de loyer enregistré par l’office HLM datait de février 2023, alors que l’homme n’avait plus donné signe de vie depuis 2019, ni répondu aux visites sociales prévues.

C’est l’accumulation d’impayés qui a conduit à la mise en route d’une procédure judiciaire. Lorsque les agents mandatés pour l’expulsion sont entrés dans le logement, ils ont été confrontés à une scène insoutenable. Le corps de l’Algérien reposait dans un état de décomposition avancée, dissimulé au milieu d’un désordre extrême. Ce n’est qu’après l’arrivée des pompes funèbres qu’un voisin, interloqué par la présence des agents, a réalisé avec stupeur qu’il s’agissait de ce vieil homme qu’il n’avait plus aperçu depuis plusieurs années.

Les enquêteurs ont été frappés par le niveau d’isolement dans lequel vivait Mohand Alouache. Aucun voisin ne semblait s’être inquiété de son absence prolongée. Dans l’immeuble HLM, personne n’avait signalé la disparition de cet Algérien pourtant installé de longue date. Sa boîte aux lettres débordait de courriers non ouverts, les fenêtres restaient closes, et des odeurs inhabituelles avaient parfois été ressenties, sans qu’elles ne conduisent à une intervention. Ce silence collectif interroge sur l’indifférence et la solitude qui peuvent frapper certaines personnes âgées, particulièrement celles issues de l’immigration et vivant seules dans les grandes villes.

L’enquête a révélé que le logement était encombré d’objets et de déchets, au point de rendre la circulation difficile. Les services de police n’écartent pas la possibilité que l’octogénaire souffrait du syndrome de Diogène, une pathologie qui pousse les individus à accumuler compulsivement des objets tout en négligeant leur hygiène et leur santé. Ce trouble, souvent lié à la solitude et au vieillissement, pourrait expliquer pourquoi l’Algérien s’était coupé du monde extérieur, même des rares contacts qu’il entretenait avec les services sociaux et ses voisins de l’immeuble HLM.

Le cas de Mohand Alouache illustre tragiquement le destin de nombreux travailleurs venus d’Algérie dans les années 1970, qui ont contribué au développement de la France mais ont fini leurs jours dans un profond isolement. L’absence totale de signalement, le silence des voisins et le manque de suivi des services sociaux posent de sérieuses questions sur la manière dont la société prend en charge ses aînés les plus vulnérables.