L’apparition d’un individu algérien se faisant passer pour un Général et président du Mali a récemment secoué les réseaux sociaux, provoquant un tollé sans précédent au sein de l’opinion publique malienne. Dans une vidéo largement partagée sur plusieurs plateformes numériques, l’homme, vêtu d’un uniforme militaire manifestement contrefait, déclare sans détour : « Je suis le nouveau président du Mali. Mon peuple malien ne t’inquiète pas, je prendrai soin de toi. » Ces paroles, prononcées avec une assurance troublante, ont suffi à créer une onde de choc dans le pays voisin, déjà plongé dans un climat régional particulièrement sensible.
Le caractère grotesque de la scène impliquant le ressortissant algérien n’a toutefois pas empêché de nombreux médias du Mali, y compris la chaîne nationale de télévision, de relayer la séquence, visiblement sans vérification préalable de l’identité de l’homme ni du contexte. L’ampleur prise par cette affaire a mis en évidence la vulnérabilité du traitement de l’information, surtout lorsqu’elle circule à la vitesse virale sur les réseaux sociaux. De nombreux Maliens, troublés par la mise en scène, ont réellement cru à l’émergence d’une crise politique d’une nature inédite, au point que des rumeurs ont commencé à circuler sur une possible tentative d’ingérence étrangère. Pourtant, l’homme qui s’est proclamé président du Mali, n’est autre qu’un citoyen algérien souffrant de troubles mentaux.
Ce contexte étrange intervient dans une période tendue entre les deux pays voisins, notamment après la destruction récente d’un drone armé ayant franchi la frontière sud de l’Algérie. L’engin aurait pénétré sur environ deux kilomètres dans l’espace aérien algérien avant d’être abattu, dans ce que les autorités décrivent comme une mesure nécessaire de défense. Cette situation a été commentée par Abdelaziz Medjahed, directeur général de l’Institut national d’études de stratégie globales (Inesg), lors de son passage sur la chaîne 3 de la radio nationale algérienne. Il a souligné que cet incident devait être traité dans le cadre du Comité d’État-major opérationnel conjoint (CEMOC), une structure régionale de coordination militaire entre plusieurs pays sahéliens dont le Mali.
Abdelaziz Medjahed a exprimé son incompréhension face au silence du Mali concernant cette opération. Selon lui, l’absence de communication de la part de Bamako laisse planer des doutes sur l’origine réelle du drone. Il rappelle que cette intrusion, survenue en pleine nuit, a été perçue comme une menace directe nécessitant une réaction ferme de la part des autorités algériennes. L’analyse va plus loin : pour Medjahed, cette affaire n’est que la face visible d’un ensemble plus vaste d’enjeux géopolitiques et sécuritaires dans la région sahélienne, où 22 pays, dont 5 membres permanents du Conseil de sécurité, 6 membres des BRICS et 19 membres de l’OTAN, sont impliqués à divers niveaux.
Il a également pointé du doigt un déficit de coordination au sein du CEMOC, alors même que cette entité est censée justement éviter ce type d’incident. Il insiste sur la nécessité d’un travail concerté entre les États de la région, confrontés depuis plus de cinquante ans à une crise sécuritaire multiforme qui n’a cessé de s’aggraver. À ses yeux, certaines puissances internationales ou régionales contribuent volontairement ou non à entretenir l’instabilité par des alliances occultes, de la diplomatie de connivence ou des manipulations médiatiques.
Évoquant les tensions diplomatiques, Medjahed a également dénoncé les déclarations du représentant du Maroc à l’ONU, qui aurait accusé l’Algérie d’être un parrain du terrorisme. Une attaque qu’il juge infondée et relevant davantage de la propagande que de faits concrets. Il rappelle que le Maroc est régulièrement accusé d’alimenter le trafic de drogue dans la région, un fléau qui, selon lui, sert souvent de carburant aux mouvements terroristes.
Enfin, il a mis en lumière ce qu’il considère comme une grave déformation des faits et des positions algériennes dans les discours officiels de certains pays. Pour lui, cette situation appelle une vigilance accrue des institutions internationales, qu’il appelle à prendre leurs responsabilités face aux multiples foyers de tension, notamment dans les zones de conflit comme Gaza.
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