Disparu à Alger dans la soirée du lundi 7 octobre 2024, un homme d’affaires français âgé de 75 ans n’a plus donné signe de vie depuis cinq mois, plongeant sa famille dans l’inquiétude. Une information judiciaire pour enlèvement et séquestration est ouverte au parquet de Lyon.
Selon Le Progrès, le Lyonnais a disparu le lundi 7 octobre 2024 à Alger lors d’un voyage d’affaires. Ce soir-là, le Français a dîné seul au restaurant. Le SMS envoyé à son épouse pour lui souhaiter bonne nuit sera son dernier signe de vie. Depuis, elle n’a plus reçu de nouvelles. Selon Le Progrès, sa voiture de location a été retrouvée à proximité d’une voie ferrée en dehors de la capitale algérienne. Son téléphone français n’a également jamais refait surface depuis cette fameuse soirée au restaurant.
Les circonstances de cette disparition restent floues. L’hypothèse d’un enlèvement de l’homme d’affaires français à Alger est envisagée, mais aucune demande de rançon n’a encore été formulée. L’enquête se poursuit actuellement dans la plus grande discrétion, en pleine crise entre la France et l’Algérie.
Disparition de l’homme d’affaires français en pleine tension entre Alger et Paris
Dans un autre registre, et dans un contexte de tensions diplomatiques persistantes entre la France et l’Algérie, l’ancien ministre et diplomate Abdelaziz Rahabi a pris la parole pour dénoncer ce qu’il considère comme une instrumentalisation de l’Algérie dans le débat politique français. Lors d’un entretien accordé à France 24, il a mis en garde contre la tentation de réduire les relations franco-algériennes à des considérations électoralistes et internes à la France.
« L’Algérie n’est pas une question de politique intérieure française », affirme-t-il avec fermeté. Selon lui, la relation entre les deux pays devrait s’appuyer sur une base plus sereine et équilibrée, sans être l’objet de surenchères politiciennes. Il estime que la crise actuelle entre Paris et Alger est l’une des plus sérieuses depuis l’indépendance en 1962, alimentée par des tensions récurrentes sur les questions migratoires et mémorielles.
L’ancien ministre revient notamment sur les pressions exercées par la France pour que l’Algérie accepte le retour de ses ressortissants frappés d’une OQTF (obligation de quitter le territoire français). Selon lui, cette insistance traduit une « exagération » du débat migratoire en France, qui cible injustement les Algériens et nourrit une perception erronée à leur sujet. « On présente les Algériens comme une charge, alors que la communauté algérienne en France joue un rôle essentiel dans l’économie et la société », souligne-t-il.
Abdelaziz Rahabi déplore par ailleurs que le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, semble agir comme un décideur en politique étrangère, ce qui, selon lui, traduit une confusion des rôles. Il va jusqu’à évoquer un « retour au temps des colonies », une référence cinglante qui illustre son inquiétude face aux discours tenus par certains responsables politiques français.
Dans ce contexte, il rejette l’idée selon laquelle Alger chercherait à « punir la France » en limitant certaines coopérations bilatérales. Il pointe plutôt du doigt l’influence persistante de ceux qui défendent une vision nostalgique de l’Algérie française et qui, selon lui, influencent encore les décisions de Paris.
Un autre point de divergence important entre les deux pays concerne la question du Sahara occidental. L’ancien diplomate critique la décision du président Emmanuel Macron de soutenir le plan marocain d’autonomie pour ce territoire disputé. Selon lui, ce choix affaiblit la position de la France au Maghreb et nuit à sa crédibilité diplomatique. « Cette position porte plus préjudice à la France qu’à l’Algérie », estime-t-il, en ajoutant que Paris a perdu son rôle historique d’arbitre dans la région.
Malgré ces tensions, Abdelaziz Rahabi ne croit pas à une rupture définitive entre les deux pays. Il rappelle que la relation franco-algérienne est marquée par des liens humains, historiques et économiques profonds. Pour lui, seule une approche plus respectueuse et équilibrée permettra d’apaiser les crispations et d’instaurer un dialogue constructif. Mais pour cela, insiste-t-il, il est impératif que l’Algérie cesse d’être utilisée comme un simple levier politique dans les débats internes français.
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