Le gouvernement français a récemment pris une décision importante concernant la surveillance des réseaux sociaux des Algériens vivant en France.
Suite à un ordre signé par Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, les services de police et de gendarmerie doivent désormais être particulièrement attentifs aux activités numériques des ressortissants algériens sur les plateformes sociales. Ce nouvel ordre fait suite à une série d’incidents où des appels à la violence ont été lancés par des influenceurs d’origine algérienne, créant ainsi une tension entre la France et la communauté algérienne vivant sur son territoire. C’est ce dont fait par le média français « Le Figaro« .
Les événements qui ont précipité cette décision incluent l’interpellation de trois influenceurs algériens, tous accusés de promouvoir des comportements violents et extrémistes. L’un d’eux, Youcef A., alias «Zazou Youssef», a utilisé ses comptes sur TikTok pour inciter ses abonnés à mener des attaques terroristes en France et à commettre des actes de violence en Algérie. De manière similaire, d’autres personnalités de la communauté algérienne ont été accusées de diffuser des messages violents, menaçant de « brûler vif, tuer et violer » sur le sol français. Ces appels ont fait réagir les autorités françaises, qui ont lancé une procédure visant à retirer les titres de séjour des individus impliqués dans ces actes de provocation et à leur imposer des Obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Bruno Retailleau a insisté pour que toute information suspecte, émanant de ces influenceurs algériens ou d’autres membres de la diaspora, soit rapidement signalée et bloquée par les plateformes numériques. Selon le ministre, ces messages doivent être supprimés dès qu’ils sont repérés, afin d’éviter toute propagation de la violence. Par ailleurs, il a précisé que si ces messages étaient diffusés par des ressortissants étrangers, des mesures administratives sévères devraient être prises pour garantir leur expulsion rapide de France. Les autorités françaises ne veulent plus tolérer de discours incitant à la violence sur leur sol, d’autant plus lorsqu’ils émanent de citoyens étrangers, et en particulier des Algériens.
Les vidéos de ces influenceurs ont choqué l’opinion publique et alimenté un climat de méfiance entre la France et la communauté algérienne résidant sur son territoire. La diaspora algérienne en France, qui compte plusieurs millions de personnes, a souvent été perçue comme un groupe social qui n’hésite pas à revendiquer ses origines et à intervenir dans la politique intérieure de l’Algérie. Cependant, cette incitation à la violence à travers les réseaux sociaux met en lumière des tensions bien plus profondes, liées à la relation entre les deux pays.
La réponse des autorités françaises a été rapide. Dès que la note interne de Bruno Retailleau a été rendue publique, plusieurs autres influenceurs franco-algériens ont été identifiés, dont certains sont accusés de tenir des propos violents sur leurs comptes sociaux. Parmi eux, Sofia Benlemmane, une influenceuse suivie par des centaines de milliers de personnes, a provoqué la colère des autorités après avoir insulté la France en des termes très violents lors d’un live sur TikTok. Abdesslam «Bazooka» a, quant à lui, menacé d’égorger les opposants au gouvernement algérien, tandis que Laksas06 a qualifié la diaspora algérienne en France de « soldats dormants », prêts à se sacrifier pour défendre l’Algérie.
Les autorités françaises ont promis une vigilance accrue et un suivi rigoureux de ces individus, en prévenant que des arrestations pourraient intervenir rapidement. Les réactions en France sont partagées : certains estiment que les mesures prises sont nécessaires pour assurer la sécurité nationale, tandis que d’autres redoutent qu’elles ne créent un climat de suspicion envers tous les Algériens résidant en France. Ces derniers, bien qu’en majorité paisibles et intégrés dans la société française, se retrouvent souvent dans la ligne de mire des autorités à cause de quelques individus influents qui incitent à la haine.
L’incident met en lumière la complexité des relations entre la France, qui abrite un nombre très conséquent de ressortissants algériens, et l’Algérie. Alors que des tensions politiques existent toujours entre les deux pays, des événements comme ceux-ci risquent de renforcer les stéréotypes et les divisions. Le gouvernement français, tout en réaffirmant sa volonté de défendre ses principes de liberté et de sécurité, se retrouve à jongler avec les défis liés à la gestion d’une diaspora diverse et parfois profondément marquée par les événements historiques.
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