Un pays décide de supprimer le visa pour les Algériens

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Le Ghana et l’Algérie franchissent une nouvelle étape dans le raffermissement de leurs liens historiques. Le ministre des Affaires étrangères de la République du Ghana, M. Samuel Okudzeto Ablakwa, en visite officielle à Alger, a annoncé une décision majeure qui marque un tournant dans les relations bilatérales : la suppression progressive du visa pour les ressortissants algériens, une mesure qui commencera par les détenteurs de passeports diplomatiques avant d’être généralisée à l’ensemble des citoyens.

Cette annonce sur le visa pour les Algériens a été rendue publique à l’issue d’une audience avec le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, au cours de laquelle les deux pays ont réaffirmé leur volonté commune d’intensifier leur coopération. « Les deux pays se sont engagés à renforcer leurs relations bilatérales », a déclaré M. Ablakwa, exprimant avec insistance l’importance de cette dynamique nouvelle.

Saluant les relations « aujourd’hui au beau fixe » entre l’Algérie et le Ghana, le ministre a évoqué un passé commun de lutte contre le colonialisme et la contribution conjointe à la fondation de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) ainsi qu’au Mouvement des non-alignés. Pour lui, ce socle historique demeure le pilier sur lequel les deux États peuvent construire une coopération durable. « Nous sommes des alliés de longue date, et il est impératif d’œuvrer au développement de ces relations », a-t-il souligné, avant d’ajouter : « Nous continuerons ensemble la marche pour construire un monde qui prône l’humanité, l’amour et la confiance. »

Le choix du Ghana d’aller vers une levée du visa pour les Algériens n’est pas le fruit du hasard. Il reflète une philosophie claire, celle d’un partenariat fondé sur des valeurs sincères. « Le Ghana ne croit pas aux relations opportunistes mais à celles fondées sur la confiance et le principe gagnant-gagnant », a insisté M. Ablakwa. Il a également exprimé la volonté de son pays de renforcer ses liens avec les pays du Sahel, zone où la coopération sécuritaire devient plus que jamais un enjeu central.

Dans ce contexte, l’audience avec le chef de l’État algérien a permis d’évoquer les préoccupations sécuritaires majeures de la région. « Cette audience a permis d’évoquer l’importance d’établir une coopération algéro-ghanéenne en matière de défense, en raison des menaces terroristes et de l’extrémisme violent qui compromettent la stabilité de la région du Sahel », a déclaré le ministre. Il a mentionné les « terroristes qui contrôlent de vastes territoires au Mali, au Burkina Faso et au Niger », tout en soulignant que le président ghanéen, M. John Mahama, mène actuellement « de bons offices de médiation » dans la région. « Nous croyons que le rapprochement des vues et les négociations sont la meilleure voie à suivre pour aller de l’avant, plutôt que la violence et la guerre », a-t-il déclaré, avant d’affirmer : « Nous avons reçu un soutien fort du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui a affirmé être prêt à appuyer l’initiative du Président Mahama. »

L’avenir immédiat s’annonce prometteur. Le président algérien a transmis, par l’intermédiaire de son invité, une invitation officielle à son homologue ghanéen pour une visite à Alger avant la fin de l’année. Ce rapprochement se traduit aussi par des engagements concrets. M. Ablakwa a évoqué ses discussions avec M. Ahmed Attaf, ministre d’État et ministre des Affaires étrangères, les qualifiant de « fructueux ». Un accord a été signé pour supprimer le visa entre les deux pays pour les détenteurs de passeports diplomatiques, et un deuxième texte sera conclu « pour les titulaires de passeports ordinaires, afin d’intensifier les échanges commerciaux entre les citoyens. »

L’ambition commune ne s’arrête pas là. Le ministre ghanéen a également annoncé l’ouverture prochaine d’une ligne aérienne directe reliant Alger à Accra, projet visant à faciliter la mobilité entre les deux peuples. Il a également exprimé l’intérêt du Ghana pour davantage de bourses d’études en Algérie, ainsi qu’un partenariat stratégique dans le domaine de l’énergie. Le Ghana espère ainsi obtenir un approvisionnement régulier en pétrole et en gaz algérien, une démarche qui, selon lui, contribuerait à stabiliser l’approvisionnement énergétique du pays.

Cette série d’annonces marque une ère nouvelle dans les relations entre l’Algérie et le Ghana. En supprimant les barrières administratives, en jetant les bases d’une coopération sécuritaire, énergétique et éducative, les deux pays donnent l’exemple d’un partenariat africain fondé sur la fidélité historique, le respect mutuel et la construction commune d’un avenir partagé.