L’annonce récente par le gouvernement algérien de l’augmentation de l’allocation touristique a suscité de nombreuses discussions sur les réseaux sociaux. À partir de janvier 2025, chaque voyageur algérien majeur pourra bénéficier de 750 euros, tandis que les mineurs auront droit à 300 euros. Si cette mesure vise à faciliter les voyages à l’étranger en augmentant le pouvoir d’achat des Algériens, elle soulève déjà des préoccupations concernant d’éventuelles dérives.
L’objectif de cette hausse est clair : offrir aux citoyens un accès plus aisé aux devises étrangères dans un cadre officiel. Cette initiative pourrait également contribuer à réduire la dépendance au marché parallèle du change, qui prospère depuis des années sur l’écart significatif entre le taux officiel et celui du marché noir. En réduisant les besoins en devises obtenues de manière informelle, cette mesure pourrait aider à réguler l’économie monétaire et à stabiliser davantage le taux de change national.
Toutefois, l’annonce de cette augmentation a rapidement donné lieu à des débats en ligne. Des internautes évoquent déjà des stratagèmes pour détourner cette allocation dans le but de tirer profit du marché noir. Selon une astuce qui circule sur les réseaux sociaux, certains envisagent de planifier des voyages courts, par exemple en Tunisie, pour bénéficier de l’allocation sans pour autant en dépenser la totalité sur place. Une fois de retour en Algérie, les devises restantes pourraient être revendues au marché parallèle, générant ainsi un bénéfice substantiel.
Ce phénomène potentiel a été illustré par le calcul d’un internaute, prenant comme exemple une famille de cinq personnes composée de deux adultes et trois enfants. Avec la nouvelle allocation, cette famille pourrait obtenir jusqu’à 2.400 euros pour un voyage à l’étranger. En ne dépensant qu’une petite partie de cette somme, elle pourrait rapporter une quantité significative de devises en Algérie et les revendre au taux du marché noir, bien supérieur au taux officiel.
Ce scénario soulève des inquiétudes quant à l’impact réel de la mesure sur l’économie. Si le mécanisme de distribution de l’allocation touristique n’est pas strictement encadré, le risque de détournement pourrait limiter les bénéfices attendus de la réforme. Une telle situation irait à l’encontre de l’objectif initial, qui est de renforcer le cadre légal pour l’accès aux devises et de réduire l’attractivité du marché parallèle.
Le gouvernement semble conscient de ces risques. Un décret fixant les modalités de cette allocation touristique devrait être publié prochainement. Ce texte pourrait inclure des mesures destinées à prévenir les abus, telles que des exigences documentaires plus rigoureuses, une preuve des dépenses effectuées à l’étranger ou encore des restrictions sur la fréquence des voyages permettant de bénéficier de l’allocation.
Cette situation met en lumière un défi majeur : concilier l’amélioration des conditions de voyage des citoyens algériens avec la lutte contre les pratiques informelles qui affaiblissent l’économie nationale. L’augmentation de l’allocation touristique est une avancée significative, mais elle doit être accompagnée de garde-fous efficaces pour éviter qu’elle ne devienne une source de devises supplémentaires pour le marché noir.
En attendant la publication du décret et sa mise en œuvre, les discussions continuent d’animer les réseaux sociaux. Cette réforme représente à la fois une opportunité et un défi pour le gouvernement algérien, qui devra veiller à ce que ses effets soient conformes aux objectifs fixés. Une régulation stricte et une surveillance accrue seront essentielles pour garantir que cette mesure profite pleinement aux citoyens tout en renforçant l’économie nationale.
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