Depuis le mois de janvier, les amateurs de sucreries en France ont vu apparaître dans les rayons de l’enseigne Carrefour un nouveau produit très attendu : les tablettes de chocolat de l’influenceur américain MrBeast. Le produit est disponible en quatre déclinaisons : chocolat au lait, riz soufflé, beurre de cacahuète et amandes. En France, le tarif de ce produit est fixé à 2,99 euros, soit approximativement 780 dinars algériens si l’on se réfère au taux de change informel pratiqué dans la rue, mais en Algérie, il est proposé à un prix qui donne le tournis.
Ce produit, déjà très populaire auprès des jeunes générations notamment grâce à la notoriété de son créateur sur les réseaux sociaux, a rapidement rencontré un franc succès en France. Sur ses plateformes numériques, MrBeast a confirmé que Carrefour est le distributeur exclusif pour le marché français, rendant l’offre officiellement disponible et accessible à travers tout le territoire de la France.
De l’autre côté de la Méditerranée, en Algérie, l’histoire prend une tournure beaucoup plus surprenante. À Blida, un commerçant a récemment annoncé la mise en vente du même produit dans sa supérette. Il a précisé dans une vidéo qu’il s’agit du produit original importé de France, excluant ainsi toute contrefaçon ou imitation. Mais c’est le prix qui a immédiatement attiré l’attention des internautes algériens : 11.000 dinars algériens, soit environ 42 euros au taux de change parallèle, pour une simple tablette de chocolat. Cet écart faramineux entre les deux pays a très vite enflammé les réseaux sociaux en Algérie.
Dans les commentaires qui ont suivi la vidéo promotionnelle du commerçant, l’indignation a pris le dessus. De nombreux internautes ont vivement critiqué ce tarif jugé exorbitant, d’autant plus que le produit, bien que de qualité, reste une confiserie destinée au grand public. « À ce prix, il n’y a que MisterBeast lui-même qui pourrait l’acheter », a ironisé un utilisateur. D’autres commentaires ont souligné l’écart flagrant de prix entre le produit vendu en France et le même produit en Algérie. « Elle est à 3 euros en France, c’est quoi cet abus ? », s’est étonnée une internaute visiblement choquée. Un autre a même raillé le message d’accueil du commerçant : « Et il ose dire ‘soyez les bienvenus’, il nous a tous fait fuir avec son annonce ».
Le contraste entre la France, où le produit est accessible à un large public dans les grandes surfaces, et l’Algérie, où ce même produit devient un luxe, soulève de nombreuses questions sur les circuits d’importation non officiels, les marges commerciales appliquées par certains revendeurs, mais aussi sur la perception de la rareté et de la valeur. Il n’est pas rare de voir en Algérie des produits courants de France affichés à des prix largement majorés, notamment dans les secteurs de l’alimentation, des cosmétiques et des vêtements. La situation de ce produit chocolaté de MrBeast ne fait que cristalliser une problématique bien plus large : celle de l’accès équitable aux produits de consommation dans un marché national fortement dépendant des importations parallèles.
Il est également intéressant de noter la viralité que peut générer un simple produit en France lorsqu’il traverse les frontières vers l’Algérie. La tablette de chocolat de MrBeast, pourtant banale dans les rayons de Carrefour, devient en Algérie un sujet de débat, de moquerie, voire de critique sociale. Le produit, vendu à 3 euros en France, n’aurait sans doute jamais autant fait parler de lui si son prix affiché à 11.000 dinars en Algérie n’avait pas fait scandale. Ce phénomène illustre la force des dynamiques numériques dans la diffusion de l’information et dans la dénonciation de ce que beaucoup considèrent comme une forme d’abus commercial.