Les relations entre la France et l’Algérie connaissent une nouvelle escalade de tensions. Un ancien ambassadeur français, Xavier Driencourt, a récemment suggéré une mesure radicale : l’interdiction d’Air Algérie en France. Cette proposition intervient dans un contexte de tensions accrues, alimentées par des différends diplomatiques et des incidents récents.
Jeudi dernier, un épisode marquant a mis en lumière ces relations tumultueuses. Un influenceur algérien, Doualemn, a été renvoyé en France sans préavis. Cet événement a suscité de vives réactions, notamment de la part de Xavier Driencourt, qui a proposé une série de mesures de rétorsion dans une interview accordée à « Points de Vue » sur Le Figaro TV.
L’une des suggestions les plus percutantes de Driencourt est l’interdiction des vols opérés par Air Algérie en France. Selon lui, si la compagnie aérienne continue de transporter des passagers qui ne peuvent pas débarquer en France, il serait justifié de suspendre ses opérations sur le territoire français. Il anticipe également une riposte algérienne sous la forme d’une interdiction similaire visant Air France, mais il se demande laquelle des deux parties serait véritablement désavantagée par une telle mesure.
Au-delà de cette proposition, Driencourt attire l’attention sur un aspect méconnu des relations franco-algériennes : les restrictions imposées aux diplomates français en Algérie. Il révèle que ceux-ci doivent obtenir une autorisation des autorités locales huit jours à l’avance pour quitter leur ville de résidence, et parfois, ils doivent même être escortés. Cette contrainte complique considérablement les déplacements des diplomates et limite leurs interactions avec des personnalités locales, comme l’écrivain Boualem Sansal, domicilié à Boumerdès.
Xavier Driencourt propose de réciproquer cette mesure en imposant des restrictions similaires aux diplomates algériens en France. Il suggère que Bruno Retailleau, un sénateur influent, pourrait décider dès lundi que les diplomates algériens doivent également demander une autorisation avant tout déplacement sur le territoire français. Cette mesure, selon lui, pourrait être mise en œuvre sans nécessiter l’approbation du président Emmanuel Macron.
L’ancien ambassadeur rappelle également des incidents passés pour illustrer la sévérité des restrictions en Algérie. Il cite notamment le cas d’un diplomate français reconduit à Alger après avoir tenté de se rendre en Kabylie sans l’autorisation requise, malgré l’intention louable de remercier les pompiers français intervenus lors des incendies. Ce genre de situation illustre, selon Driencourt, l’absurdité de certaines règles appliquées en Algérie.
Il évoque également les restrictions imposées à des figures religieuses, comme l’archevêque d’Alger, et propose de les appliquer en retour au recteur de la Mosquée de Paris. Driencourt ajoute, non sans une pointe d’ironie, que ces mesures pourraient être justifiées par des préoccupations de sécurité, afin d’éviter que les diplomates algériens ne croisent des Français encore marqués par des souvenirs du colonialisme.
Cette série de propositions, bien que controversées, reflète l’état actuel des relations entre la France et l’Algérie. Le contexte diplomatique tendu, nourri par des différends historiques et des malentendus persistants, rend toute tentative de rapprochement complexe. Les mesures évoquées par Driencourt, si elles étaient mises en œuvre, pourraient provoquer des répercussions significatives sur les relations bilatérales. Reste à savoir si ces suggestions seront prises au sérieux par les autorités françaises et si elles contribueront à apaiser ou à exacerber les tensions existantes.
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