Une Algérienne installée en France pensait avoir tout prévu pour célébrer l’Aïd el-Fitr 2025 de la meilleure façon possible. Avec une organisation minutieuse, elle avait réservé ses billets en tenant compte de ce qu’elle imaginait être la date exacte de la fête en Algérie. Sûre de son coup, elle a posé quelques jours de congé et pris un vol vers son pays d’origine pour passer cette journée particulière avec sa famille. Mais un détail a tout bouleversé : la différence des calculs entre la France et l’Algérie concernant l’observation du croissant lunaire.
C’est une des proches de l’Algérienne de France, ayant raté l’Aïd dans les deux pays, qui a raconté sa mésaventure à la rédaction de DNAlgérie, expliquant à quel point cette confusion l’a mise dans une situation frustrante. « Ma cousine a pris des vacances pour aller en Algérie en pensant que le premier jour de l’Aïd était dimanche, et elle a pris son billet retour pour lundi. Au final, elle rate le premier jour de l’Aïd en France, qui est pour ce dimanche 30 mars, et elle rate également le premier jour en Algérie, qui est pour lundi », a-t-elle confié.
Ce décalage de dates entre les deux pays n’est pas une première et soulève chaque année des interrogations au sein de la communauté musulmane. En France, plusieurs instances religieuses ont recours aux calculs astronomiques pour fixer les dates des fêtes islamiques, tandis qu’en Algérie, l’observation traditionnelle du croissant lunaire reste la méthode de référence. Cette divergence explique pourquoi les deux pays célèbrent parfois l’Aïd el-Fitr ou l’Aïd el-Kébir à des dates différentes, une situation qui complique la vie des familles vivant entre ces deux rives de la Méditerranée.
Un autre Algérien de France a également exprimé son désarroi face à cette situation inhabituelle, par le biais d’une vidéo postée sur les réseaux sociaux. « Je suis rentré en France pour passer l’Aïd el-Fitr avec des proches, en date du 29 mars, mais le problème qui se pose, c’est que j’ai fait tout le Ramadan en Algérie. Je ne sais donc pas si je dois jeûner aujourd’hui, vu qu’en Algérie la fin du Ramadan n’est que pour demain, ou si j’ai le droit de fêter l’Aïd. J’ai l’impression d’être un tricheur », a-t-il expliqué dans sa publication, provoquant un débat parmi ceux qui l’ont écouté.
Pour cette voyageuse malchanceuse, l’Aïd 2025 restera probablement dans les annales comme un véritable échec logistique. Son cas n’est pas isolé, puisque chaque année, de nombreux Algériens résidant en France sont confrontés à des dilemmes similaires. Faut-il se fier à la date du pays où l’on se trouve, ou suivre celle du pays d’origine ? Peut-on anticiper les annonces et prendre ses dispositions à l’avance sans risquer de se tromper ? Ce genre de questions devient récurrent au fil des années, et les débats ne manquent pas sur les réseaux sociaux, où chacun y va de son avis sur la meilleure approche à adopter.
Si certains prennent la situation avec humour, d’autres y voient un casse-tête qui complique la gestion des congés et des déplacements. Pour beaucoup d’expatriés, l’Aïd el-Fitr ne se résume pas à un simple jour férié : c’est un moment de retrouvailles en famille, un instant précieux où les distances se raccourcissent et où les attaches culturelles se renforcent. Rater ce moment à cause d’un décalage de calendrier est une frustration que peu auraient anticipée.
L’histoire de cette Algérienne de France malchanceuse montre à quel point la célébration de l’Aïd peut devenir un casse-tête pour les membres de la diaspora. Entre les billets d’avion réservés trop tôt, les dates qui diffèrent d’un pays à l’autre et les obligations professionnelles, il n’est pas toujours simple de concilier son attachement aux traditions et la réalité des contraintes du quotidien. Ce décalage met en lumière une problématique plus large que vivent de nombreux musulmans dans le monde : celle de la gestion des fêtes religieuses dans un contexte international, où les méthodes de détermination des dates varient selon les pays et les autorités religieuses compétentes.
Si cette année, certaines personnes se sont retrouvées à fêter l’Aïd en décalé ou à le manquer entièrement, elles pourront toujours se consoler en se promettant d’être mieux préparées l’année prochaine. À moins qu’une nouvelle différence de calcul ne vienne encore tout chambouler…
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