Une contrefaçon de El Mordjene se vend désormais en France

El Mordjene USA Dreamy

La célèbre pâte à tartiner El Mordjene, qui a rencontré un grand succès en France, fait désormais l’objet de pratiques illégales avec la vente de contrefaçons dans certains quartiers. C’est à Marseille, dans le quartier de Noailles, que des exemplaires frauduleux de ce produit, interdit à la vente en raison de sa provenance, ont été retrouvés dans des épiceries locales.

Bien que la pâte à tartiner El Mordjene ait été interdite sur le territoire français, il semble que la demande pour ce produit ne faiblisse pas. Certaines épiceries marseillaises, connues pour leur offre de produits exotiques, continuent de proposer des pots de cette pâte à tartiner à la saveur de noisette. Ce produit avait particulièrement séduit lors de son arrivée sur le marché français grâce à son goût unique, rappelant celui d’un Kinder Bueno. Cependant, certains commerçants semblent avoir pris le risque de vendre des contrefaçons, profitant de la forte demande, et ce, malgré les interdictions en vigueur.

Selon des informations révélées par Marsactu et confirmées par BFM Marseille Provence, un commerçant du quartier a même montré une photo de deux pots de pâte à tartiner, l’un authentique et l’autre falsifié. « Le clair, c’est le vrai et l’autre plus foncé, c’est le faux! Mais sur le bouchon, c’est bien écrit El Mordjene », explique-t-il. Cette différence de couleur semble être un premier indice pour distinguer l’original de la contrefaçon. Un autre élément qui permet de différencier les deux produits se trouve sur l’étiquette. Tandis que le pot original mentionne « produit algérien », la contrefaçon, elle, a cette mention découpée.

En plus de ces détails visuels, le prix représente un autre critère de distinction. Le produit contrefait est vendu à 9 euros, alors que la version authentique affiche un prix d’environ 15 euros. Cette différence de tarif crée une certaine confusion chez les consommateurs. En effet, certains clients ne savent pas qu’ils achètent une contrefaçon. L’un des habitants de Marseille se montre particulièrement agacé par cette situation. « Ce n’est pas une question de vendre la vraie ou la fausse! Les clients ne savent pas! Si un client demande de l’El-Mordjene, il l’achète mais il ne sait pas si c’est la vraie ! », s’insurge-t-il. Il dénonce le manque de transparence des commerçants qui ne clarifient pas la situation pour les acheteurs.

Les différences ne s’arrêtent pas là. D’autres indices trahissent la contrefaçon, comme un code-barres incorrect, des fautes d’orthographe dans la liste des ingrédients et un QR code qui ne mène à aucune information. De plus, l’origine du produit est suspecte. Le pot falsifié affiche « fabriqué en Turquie », un pays qui n’est pourtant pas lié à la production de la pâte à tartiner El-Mordjene, dont la fabrication se fait exclusivement en Algérie. Mais la Turquie, contrairement à l’Algérie, est autorisée à exporter des produits laitiers en France, ce qui permet de faire circuler ce produit contrefait.

Cette situation s’inscrit dans un contexte plus large où les autorités françaises ont interdit la vente de la pâte à tartiner El-Mordjene sur le territoire national en raison de son origine algérienne. En effet, selon le ministère de l’Agriculture, l’Algérie ne respecte pas l’ensemble des conditions sanitaires requises pour exporter des produits contenant des produits laitiers vers l’Union européenne. Cette interdiction a cependant engendré une forte demande pour des produits similaires, créant ainsi un marché pour des pâtes à tartiner alternatives qui tentent de reproduire le goût particulier de l’El-Mordjene. Plusieurs chocolatiers français ont d’ailleurs profité de cet engouement pour proposer leurs propres versions du produit.

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