« Une erreur » : désigné premier ministre, François Bayrou sans détours au sujet de l’Algérie

François Bayrou gouvernement

François Bayrou, président du Mouvement Démocrate (MoDem), a été nommé ce vendredi Premier ministre de la France par le président Emmanuel Macron. Ce choix marque une étape stratégique dans la formation d’un gouvernement capable de relever les défis politiques actuels.

Homme politique de poids et allié de longue date d’Emmanuel Macron, François Bayrou est désormais chargé de diriger une équipe ministérielle apte à faire des compromis, tout en maintenant une stabilité au sein d’un paysage politique fragmenté. Avec sa nomination, le président Macron cherche à consolider une coalition républicaine capable d’apaiser les tensions et de convaincre les députés de gauche de ne pas s’engager dans des motions de censure.

François Bayrou incarne une passerelle entre le centre et la gauche modérée. Fidèle à ses convictions, il a toujours prôné une fiscalité plus équitable en soutenant la taxation des revenus les plus élevés et en s’opposant fermement à l’abolition de l’impôt sur la fortune. Toutefois, son maintien à Matignon dépendra également de la position du Rassemblement national, qui, selon des sources proches du camp présidentiel, pourrait adopter une attitude conciliante à son égard.

François Bayrou a toujours adopté une position mesurée et respectueuse à l’égard de l’Algérie et de sa diaspora en France, notamment face aux discours de certains partis politiques extrémistes. Plus tôt cette année, il a dénoncé ceux qui pointent du doigt la communauté algérienne pour justifier les problèmes liés à l’immigration. Dans une déclaration marquante, il a affirmé : « Si l’on réduit l’ensemble du débat à la question de l’Algérie, on commet une erreur fondamentale. »

Pour François Bayrou, la communauté algérienne en France représente une partie intégrante de la société. Il a rappelé qu’entre deux et deux millions et demi d’Algériens vivent en France, contribuant activement à l’économie et à la vie sociale du pays. Selon lui, « se focaliser uniquement sur l’Algérie comme source des problèmes migratoires est une approche inutile et contre-productive. »

« Quelqu’un qui vient en France, qui veut travailler, apprendre la langue, qui comprend que la France est aussi une Histoire et une civilisation et qui est décidé à les respecter, il peut trouver sa place ! », a-t-il par ailleurs affirmé au sujet de l’immigration.

François Bayrou s’est également exprimé sur les accords de 1968 régissant les relations entre la France et l’Algérie en matière de séjour et de travail. Il estime que ces accords nécessitent une mise à jour pour mieux protéger les droits des Algériens vivant en France ou souhaitant s’y installer. Il a notamment souligné les lacunes dans l’application de ces droits, en particulier concernant la délivrance des visas. Bien que le président Macron ait annoncé une réduction des restrictions imposées l’année dernière, les taux de délivrance de visas pour les Algériens restent historiquement bas. Cette situation, selon Bayrou, constitue un frein au renforcement des relations bilatérales entre les deux pays.

La nomination de François Bayrou en tant que Premier ministre envoie un signal d’ouverture et de volonté de dialogue envers les communautés étrangères, y compris la diaspora algérienne. Ses déclarations montrent une vision tournée vers la coopération et le respect mutuel, contrastant avec les discours polarisants de certains courants politiques. Son approche pragmatique et modérée pourrait jouer un rôle clé dans l’amélioration des relations entre la France et l’Algérie, tout en apaisant les tensions sociales liées aux questions migratoires. Reste à voir si cette nomination marquera un véritable tournant dans la gestion des relations franco-algériennes et dans la perception des Algériens vivant en France.

Lire également :

Victime d’un arrêt cardiaque en plein vol, un passager étranger sauvé par un médecin algérien

Allocations chomage : deux mauvaises nouvelles confirmées pour les Algériens de France

Voyage : Alger laisse sans voix un touriste étranger (Vidéo)