Dans un récent entretien sur JOW+, Lina Ait El Hadj, hôtesse de l’air algérienne, a partagé des révélations fascinantes sur son quotidien professionnel, tout en démystifiant certains des clichés entourant sa profession. Loin de l’image idéalisée souvent véhiculée par les médias, elle a apporté des précisions sur les conditions de travail des hôtesses de l’air, un métier qui nécessite bien plus que des qualités physiques ou un goût prononcé pour le voyage.
Lina Ait El Hadj a débuté en répondant à une question récurrente : celle des vacances. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les hôtesses de l’air ne bénéficient pas de congés prolongés entre chaque vol. « Nous travaillons même pendant les jours fériés et les week-ends », a expliqué Lina. En effet, les horaires sont souvent irréguliers et dépendent des plannings des compagnies aériennes. Quant aux vacances, elles sont limitées à 30 jours par an, un chiffre qui peut surprendre ceux qui imaginent un métier principalement axé sur les voyages. Lina précise que cette durée est la même pour tous les employés, et non spécifique aux hôtesses de l’air, ce qui contraste avec l’image d’un métier paradisiaque.
Le salaire des hôtesses de l’air : entre réalité et fantasmes
La question du salaire est un autre sujet qui revient fréquemment. Beaucoup imaginent les hôtesses de l’air touchant des sommes astronomiques grâce à leurs déplacements internationaux. Lina corrige cette idée : « Les salaires ne sont ni petits ni grands. Ils sont au-dessus de la moyenne, mais pas faramineux », explique-t-elle. Elle précise que les hôtesses de l’air en Algérie, comme celles d’autres pays, ont des salaires qui dépendent de l’entreprise pour laquelle elles travaillent. Pour donner un ordre d’idée, des hôtesses de compagnies aériennes comme Emirates peuvent gagner entre 1.500 et 3.500 € par mois, des chiffres bien plus élevés que ceux pratiqués en Algérie, mais qui restent modérés par rapport aux standards internationaux dans l’industrie aérienne.
Les hôtesses de l’air ont-elles besoin d’un passeport spécial ?
Lina a également répondu à une question qui intrigue souvent : les hôtesses de l’air disposent-elles d’un passeport spécial ? La réponse est non. Contrairement à l’idée reçue, les hôtesses de l’air n’ont pas de passeport privilégié. Elles voyagent avec un passeport classique, tout comme tout autre citoyen algérien. Par ailleurs, elle précise que, bien que certaines destinations, comme la Russie, nécessitent un visa spécifique, pour la plupart des pays, les hôtesses n’ont besoin que d’une déclaration générale de l’équipage pour pouvoir voyager.
Le mythe de la beauté et des critères de sélection
Un autre stéréotype qu’Inès Ait El Hadj brise sans détour est celui des critères physiques des hôtesses de l’air. Faut-il être belle pour devenir hôtesse de l’air ? « Non », répond-elle avec fermeté. « Les compagnies aériennes ne recrutent pas sur la beauté, mais sur les compétences », souligne-t-elle. Cependant, elle admet que certaines compagnies choisissent leurs candidates en fonction de critères physiques tels que la taille et le poids. « Cela sert avant tout à des raisons de sécurité, pour assurer la bonne manipulation des équipements et la sécurité des passagers », précise-t-elle.
La maîtrise des langues : un atout essentiel
Les compétences linguistiques sont, elles aussi, une clé importante du métier d’hôtesse de l’air. Selon hôtesse de l’air algérienne, les exigences varient en fonction des compagnies. Pour Air Algérie et Tassili Airlines, deux des principales compagnies algériennes, la maîtrise de deux langues étrangères (l’anglais et le français) est requise en plus de l’arabe. En revanche, des compagnies comme Qatar Airways ou Emirates exigent seulement la maîtrise de l’anglais, une langue internationale qui permet de communiquer avec la plupart des passagers à travers le monde.
Les hôtesses de l’air : plus que des serveuses en vol
Enfin, Lina tient à rappeler que le rôle d’hôtesse de l’air va bien au-delà de celui d’une simple serveuse. Le travail d’hôtesse de l’air repose avant tout sur la sécurité des passagers. Avant de distribuer les repas ou les boissons, la priorité est de garantir que toutes les mesures de sécurité sont respectées, que ce soit au moment du décollage, en vol, ou à l’atterrissage. Chaque hôtesse suit une formation rigoureuse, qui inclut des exercices de sécurité, des techniques de gestion des urgences et des protocoles en cas de situation critique. « Nous ne sommes pas là pour être juste des sourires, mais pour assurer la sécurité », insiste-t-elle.
Le côté touristique du métier : entre rêves et réalité
Le mythe de l’hôtesse de l’air de toute nationalité, y compris l’Algérienne, en tant que touriste qui parcourt le monde à chaque escale est aussi rapidement dissipé par Lina. Si certaines compagnies permettent à leurs employés de profiter de leur escale pour découvrir la ville, d’autres, au contraire, imposent des horaires très stricts. « Avec le décalage horaire et les restrictions des compagnies, il est souvent difficile de faire du tourisme », conclut-elle. Le temps passé à explorer les destinations n’est donc pas aussi romantique qu’on pourrait le penser, et la réalité des horaires de travail pèse lourdement sur cette image.
À travers ses réponses précises et sans fard, Lina Ait El Hadj nous aide à mieux comprendre la réalité du métier d’hôtesse de l’air, loin des clichés et des fantasmes. Un métier exigeant, qui allie compétences professionnelles, rigueur et engagement, bien plus que luxe et glamour.
Lire également :
Visas pour l’Algérie : une hôtesse et une étrangère font parler