Une nouvelle ère s’ouvre pour le financement commercial en Algérie avec le lancement officiel d’une plateforme digitale dédiée à cet effet par Al Baraka Bank. Cette initiative, annoncée à l’occasion d’un webinaire stratégique organisé à Alger en collaboration avec Al Baraka Turquie et sous l’égide du Groupe Al Baraka, ambitionne de renforcer les relations économiques entre l’Algérie et la Turquie. Véritable première sur la scène bancaire algérienne, cette plateforme digitale de financement commercial marque un tournant dans la dynamique d’échanges transnationaux et s’inscrit dans un objectif plus large de promotion de l’investissement direct étranger en Algérie, en misant sur l’intégration technologique et la coopération interbancaire.
Le directeur général de la banque Al Baraka d’Algérie, Abdelmouneim Othmani Marabout, a présenté cette plateforme comme un « couloir vert » destiné aux opérateurs économiques algériens et turcs. Cette solution digitale vise à simplifier les échanges, connecter directement importateurs, exportateurs, investisseurs et institutions financières, et à lever les entraves bureaucratiques qui freinent encore le financement commercial en Algérie. Grâce à cette plateforme, les acteurs du commerce international auront désormais la possibilité d’identifier des partenaires fiables, de solliciter des solutions de financement commercial innovantes, d’effectuer des transactions avec plus de célérité et de sécurité, tout en bénéficiant d’un suivi optimisé grâce à une interface centralisée.
Cette plateforme digitale de financement commercial est conçue pour transformer l’écosystème économique algérien. En permettant une gestion fluide des opérations commerciales, elle vise aussi à réduire les coûts, en s’appuyant sur la digitalisation des processus. Elle répond aux exigences de la finance islamique, tout en demeurant compétitive et moderne. Pour les entreprises en Algérie, c’est une opportunité stratégique de s’aligner avec les standards internationaux en matière de financement commercial, tout en tirant profit d’une solution pensée pour le contexte local. L’Algérie, en cherchant à diversifier son économie et à sortir de sa dépendance aux hydrocarbures, place ce type d’initiative au cœur de ses priorités.
Selon les responsables de la banque, la plateforme s’inscrit également dans les orientations stratégiques du président de la République. Ces orientations visent notamment à repositionner l’Algérie comme un acteur économique régional actif, en rééquilibrant ses relations commerciales et en boostant les exportations hors secteur pétrolier. En ligne de mire, un objectif de taille : atteindre 10 milliards de dollars d’échanges commerciaux entre l’Algérie et la Turquie dans les années à venir. Ce chiffre, qui semble ambitieux, est pourtant jugé atteignable au regard des performances récentes : les échanges entre les deux pays ont déjà atteint 6,4 milliards de dollars en 2023, un palier significatif dans le développement du financement commercial entre l’Algérie et son partenaire turc.
La première conseillère commerciale de l’ambassade de Turquie à Alger, Mehtap Atakan Özkan, s’est d’ailleurs montrée optimiste quant à cette évolution. Elle estime que le potentiel est bien présent, des deux côtés, pour faire du financement commercial un levier de croissance bilatérale. La Turquie est déjà le premier investisseur en Algérie, avec plus de 1 550 entreprises turques présentes sur le territoire. En retour, l’Algérie occupe la deuxième place des partenaires commerciaux africains de la Turquie, preuve d’un ancrage solide sur le plan économique. Cette plateforme digitale de financement commercial, lancée en Algérie, vient donc s’ajouter à un dispositif de coopération en pleine expansion.
Lors de ce webinaire, plusieurs acteurs économiques algériens ont salué l’initiative. Le président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), Abdelwahab Ziani, a insisté sur la nécessité d’un échange commercial équilibré et a souligné le rôle central que joue la logistique dans la compétitivité économique. Il a cité le modèle turc comme référence, appelant à un renforcement des infrastructures en Algérie pour accompagner ce mouvement. De son côté, Mohamed Salah Daâs, directeur général adjoint de Condor, a exprimé son intérêt direct pour la nouvelle plateforme, affirmant que l’enseigne compte sur elle pour optimiser ses opérations d’importation de matières premières depuis la Turquie et d’exportation de produits finis vers divers marchés internationaux.
Le lancement de cette plateforme de financement commercial en Algérie traduit la volonté affirmée des institutions financières d’accompagner l’internationalisation des entreprises locales. En facilitant l’accès au financement commercial, cette innovation numérique ouvre la voie à une nouvelle phase de modernisation économique en Algérie. La plateforme, en connectant de manière fluide l’écosystème algérien avec les acteurs économiques internationaux, renforce la place de l’Algérie sur la carte des échanges mondiaux, tout en répondant aux exigences contemporaines de rapidité, de transparence et de conformité réglementaire.