Une étape inédite s’apprête à être franchie dans le système éducatif algérien. Ce dimanche, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a dévoilé une réforme qui promet de bouleverser les méthodes classiques d’orientation des futurs étudiants. À partir de la session 2025 du baccalauréat, les bacheliers ne seront plus dirigés uniquement sur la base de leurs notes en Algérie, mais aussi à travers une approche fine, croisée, et hautement technologique : le Data Mining. Une première dans l’histoire de l’enseignement supérieur en Algérie.
Lors de son intervention à la Chaîne I de la radio nationale, le ministre a mis l’accent sur l’évolution nécessaire des outils pédagogiques et administratifs en adéquation avec les exigences d’une génération numérique, informée et ambitieuse. Il a expliqué que cette nouvelle approche repose sur l’intelligence artificielle pour exploiter un volume massif de données concernant les étudiants, leurs préférences, leurs compétences, mais aussi les tendances du marché du travail et les besoins sectoriels. L’objectif déclaré est de permettre à chaque nouveau bachelier de bénéficier d’une orientation universitaire qui ne se limite pas à un simple algorithme basé sur les moyennes générales, mais qui prend en compte la personnalité, les aptitudes spécifiques et les aspirations professionnelles de l’étudiant.
Le recours au Data Mining, ou exploration de données, n’est pas anodin en Algérie. Il s’agit d’une technologie avancée qui permet de détecter des modèles invisibles à l’œil nu dans des ensembles de données complexes. Appliquée à l’éducation, cette méthode pourrait révolutionner la façon dont les étudiants sont affectés dans les différentes filières universitaires. Selon les précisions de Kamel Baddari, cette orientation « intelligente » doit permettre d’optimiser l’affectation des ressources humaines nationales en évitant les frustrations liées à des choix imposés, parfois en contradiction avec le potentiel réel des étudiants. À terme, cela devrait également réduire le taux d’abandon universitaire, améliorer la performance académique globale et favoriser l’épanouissement des jeunes dans des parcours qu’ils auront l’impression d’avoir choisis et non subis.
Cette réforme, bien que technique, est le fruit d’une réflexion stratégique sur la manière dont l’enseignement supérieur peut devenir un véritable moteur de développement. En se basant sur l’analyse prédictive, l’intelligence artificielle sera capable d’émettre des recommandations d’orientation personnalisées à chaque candidat au baccalauréat, en croisant ses résultats scolaires, ses réponses à des questionnaires de motivation ou de profil psychométrique, et même son historique académique antérieur. L’ambition affichée est claire : bâtir un système éducatif intelligent, adaptatif, et fondé sur la donnée, à l’image des modèles les plus avancés observés à l’international.
Cette orientation pilotée par les données sera bien entendu accompagnée par une campagne de sensibilisation et de formation destinée aussi bien aux étudiants qu’aux encadrants pédagogiques. Le ministère entend ainsi former les futurs conseillers d’orientation aux subtilités de ces outils numériques afin d’assurer une lecture humaine, éthique et éclairée des recommandations générées par les algorithmes. Il ne s’agit pas de remplacer l’humain par la machine, mais plutôt de permettre à l’intelligence artificielle de devenir un outil de soutien à la décision, au service de l’étudiant.
Cette annonce, qui intervient dans un contexte de modernisation globale de l’administration universitaire, témoigne d’une volonté d’aller vers une gouvernance plus rationnelle, transparente et adaptée aux défis économiques et sociaux de demain. L’Algérie prend donc le virage de l’innovation en s’appuyant sur les sciences des données, avec l’ambition d’offrir aux jeunes générations une orientation plus juste, plus efficace, et plus en phase avec la réalité du monde contemporain.
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