« Une ville sans bars n’en est pas une ! » : un média français provoque l’Algérie

Algérie bars

Algérie actualitéUn média français, Slate, a suscité la controverse en publiant un article provocateur sur la situation des bars en Algérie. L’article, qui a attiré l’attention par ses commentaires incendiaires envers le pays, souligne les défis et les tensions autour de la présence des bars dans la société algérienne.

Bien qu’il n’existe pas de recensement exhaustif des bars fermés à travers les départements algériens, l’article fait référence à une période entre 2005 et 2008 au cours de laquelle 2 116 bars ont été fermés sur ordre des autorités. Les raisons de ces fermetures varient, allant de violations de la loi à des plaintes de citoyens, souvent encouragées par des influences salafistes.

L’article met en lumière des incidents particuliers, tels que des attaques de bars à la suite d’émeutes, qui ont incité les autorités à renforcer leurs mesures restrictives. Dans certaines régions, comme à Béjaïa, la combinaison d’un environnement social hostile et de lois restrictives a conduit à la fermeture de nombreux bars au fil des années.

L’article souligne le rôle social des bars en Algérie, bien au-delà de simples lieux de commerce. Certains bars ont été des points de rencontre privilégiés pour les gens de culture, les artistes et les journalistes. La fermeture de ces établissements a entraîné une perte de ces espaces de convivialité et d’échange, laissant place à des buvettes clandestines qui profitent de la situation.

L’interview d’un enseignant, Rachid, souligne le changement dans la culture des bars en Algérie, les décrivant autrefois comme des lieux de tissage de liens d’amitié et d’échange, mais maintenant tendant à devenir des endroits de saoulerie.

L’article mentionne également des réactions publiques à ces fermetures, comme celle d’Adel Sayad, animateur radio et poète, qui a exprimé sa colère dans une lettre adressée au Premier ministre. Selon lui, une ville sans bar n’est pas une véritable ville, soulignant que la fermeture de bars encourage le marché informel et profite aux spéculateurs et aux trafiquants.

La combinaison de répression administrative et d’influence salafiste est identifiée comme une cause majeure des fermetures de bars en Algérie. Ces fermetures ont commencé dans les années 1990 avec la montée de l’islamisme, et une deuxième vague a suivi en 2005 avec des mesures plus strictes concernant les autorisations.

En dépit de la répression officielle, l’article souligne l’existence d’un commerce illégal d’alcool, visible aux abords des villes et des villages. Ce commerce illégal contraste avec le chiffre d’affaires du vin produit par l’État, indiquant que la politique répressive a eu des effets inverses à ses objectifs.

Au final, l’article met en évidence le délicat équilibre entre la préservation de la culture des bars et les pressions sociales et politiques en Algérie. La question des bars devient un sujet de débat complexe, illustrant les tensions entre les valeurs culturelles et les influences politiques et religieuses dans la société algérienne contemporaine. La disparition progressive des bars soulève des questions sur l’avenir de ces espaces sociaux et culturels dans le pays.

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