Une visite du chef de la diplomatie française à Alger n’est pas exclue, sur fond de tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie. Alors que les relations bilatérales traversent une phase critique, notamment en raison de la condamnation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, les discussions se poursuivent en coulisses pour tenter de trouver une issue à la crise.
Christophe Lemoine, porte-parole du ministère des Affaires étrangères français, a confirmé que Jean-Noël Barrot, chef de la diplomatie française, était prêt à considérer une visite à Alger pour tenter d’apaiser les tensions. « Nous travaillons à trouver une issue à la crise actuelle tout en défendant les intérêts de la France et des Français », a-t-il déclaré, insistant sur la volonté du gouvernement français de maintenir un dialogue ouvert avec les autorités algériennes.
Depuis plusieurs semaines, la situation diplomatique entre Paris et Alger est marquée par une certaine crispation, amplifiée par la décision judiciaire visant Boualem Sansal. L’écrivain, âgé de 80 ans, a été condamné à cinq ans de prison ferme en Algérie. Cette condamnation a immédiatement suscité une vive réaction de la France, qui a exprimé sa préoccupation à travers plusieurs canaux diplomatiques. « Étant donné son âge avancé et son état de santé, nous sommes particulièrement inquiets et suivons la situation de très près », a souligné Christophe Lemoine.
Dans ce contexte tendu, Emmanuel Macron est personnellement intervenu en appelant les « plus hautes autorités algériennes » à prendre des mesures « humaines et humanitaires » à l’égard de l’écrivain. « Une voie digne et humanitaire est à portée. Je renouvelle notre appel aux autorités algériennes à la considérer et à y répondre favorablement », a déclaré le président français. Cette prise de position a été largement relayée par les médias et perçue comme une tentative de désamorcer la situation tout en rappelant les principes d’attachement de la France à la liberté d’expression et aux droits fondamentaux.
Jean-Noël Barrot, ministre français des affaires étrangères, qui suit de près l’évolution de la situation, a déjà proposé à plusieurs reprises une visite à Alger afin d’ouvrir une discussion directe avec les autorités algériennes. Selon son porte-parole, cette option « est toujours sur la table » et pourrait être activée si les circonstances le permettent. « Comme le ministre l’a plusieurs fois dit, et le dit depuis le début [de la crise diplomatique], il ne s’interdit aucun moyen d’action, y compris celui de se rendre en Algérie », a insisté Christophe Lemoine. Cependant, aucun calendrier précis n’a été avancé concernant une éventuelle visite.
La France espère ainsi obtenir la libération de Boualem Sansal, ou tout du moins un geste d’apaisement de la part des autorités algériennes. De son côté, le recteur de la Grande Mosquée de Paris a également réagi en indiquant que « sa grâce » restait envisageable, une déclaration qui laisse entendre que des discussions sont en cours dans les cercles de pouvoir algériens.
Si la diplomatie française semble vouloir jouer la carte de la détente, la situation reste toutefois fragile. Alger, qui a adopté une posture ferme dans cette affaire, pourrait percevoir toute ingérence extérieure comme une pression indésirée. Cependant, l’histoire des relations entre la France et l’Algérie a déjà montré que les périodes de tensions pouvaient souvent être suivies de phases de rapprochement, sous l’impulsion d’initiatives diplomatiques bien calibrées.
Il reste à voir si la visite du chef de la diplomatie française à Alger pourra effectivement se concrétiser et quelles seront les réactions des autorités algériennes face à cette main tendue par Paris. En attendant, les discussions en coulisses se poursuivent, et les observateurs suivent de près l’évolution de cette affaire qui pourrait influencer durablement l’avenir des relations entre les deux pays.
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