USA : l’Algérie exige un « retrait immédiat et sans conditions » d’un « obstacle majeur » 

ONU Amar BenDjama Algérie Conseil de sécurité

Dans une déclaration marquante faite à New York au Conseil de sécurité des Nations unies, l’Algérie, s’exprimant au nom du groupe A3+ (Algérie, Somalie, Sierra Leone, avec l’appui de la Guyane), a exigé ce jeudi le retrait sans délai ni condition des forces étrangères présentes en Libye.

Ce positionnement ferme a été défendu par l’ambassadeur Amar Bendjama, Représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU, soulignant que la présence militaire étrangère constitue un obstacle majeur à la restauration de la paix dans le pays voisin. À travers cette déclaration, les A3+ ont exprimé une vive inquiétude quant à l’absence de progrès politiques tangibles en Libye, soulignant que cette impasse trouve ses racines dans les ingérences extérieures, la fragmentation institutionnelle et les décisions précipitées d’un Conseil de sécurité accusé de ne pas avoir tenu ses engagements envers le peuple libyen. Le groupe A3+ a rappelé la nécessité impérative de respecter pleinement la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale de la Libye, appelant la communauté internationale à se positionner clairement en faveur d’une solution libyenne menée par les Libyens eux-mêmes.

Lors de cette réunion, les récents affrontements armés et incidents sécuritaires survenus dans plusieurs villes libyennes ont été évoqués avec inquiétude. Les A3+ ont souligné l’urgence de préserver le cessez-le-feu signé en 2020 et de réunifier les institutions militaires et sécuritaires du pays. Le climat d’instabilité, exacerbé par la présence de combattants étrangers et de mercenaires, est présenté comme un frein sérieux à toute tentative de paix durable, et le groupe estime que seul un retrait complet et sans condition de ces éléments permettra d’ouvrir la voie à une réconciliation nationale sincère. L’Algérie et ses partenaires ont salué l’achèvement de la deuxième phase des élections municipales en Libye, perçue comme un signe d’espoir et de maturité politique, même si beaucoup reste à faire pour organiser des élections nationales transparentes et crédibles. Les A3+ ont ainsi appelé les différentes factions libyennes à collaborer activement avec la Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL), en particulier pour résoudre les différends persistants concernant le cadre légal des futures élections. Le soutien aux efforts de la représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies, Hanna Tetteh, a également été exprimé, notamment pour ses consultations avec les pays voisins et l’Union africaine.

Un point important de la déclaration des A3+ concerne la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, signée à Addis-Abeba en février dernier. Cette charte est vue comme un fondement solide sur lequel construire un consensus national, et les signataires ont réitéré l’importance de cette initiative africaine pour restaurer la stabilité dans un pays meurtri par plus d’une décennie de conflits. Sur le plan économique, les préoccupations sont également vives. Le groupe A3+ a attiré l’attention sur les effets négatifs de l’absence d’un budget unifié et du manque de transparence dans la gestion des ressources publiques. L’accumulation de ces défaillances économiques pèse lourdement sur les conditions de vie de la population libyenne, et les A3+ ont appelé la MANUL à fournir toute l’assistance technique possible pour accompagner les institutions locales dans la gestion des finances publiques. Le sort des avoirs libyens gelés a aussi été évoqué. Les membres du groupe estiment que ces ressources doivent, à terme, revenir au peuple libyen pour contribuer à la reconstruction du pays, dans un cadre légal clair et sous surveillance internationale afin d’éviter tout détournement.

Ce discours, qui place l’Algérie au cœur des efforts diplomatiques en faveur de la paix en Libye, marque une nouvelle étape dans l’engagement africain pour une solution politique inclusive et durable. Le groupe A3+, à travers une position ferme et coordonnée, envoie un message sans ambiguïté : la stabilisation de la Libye ne saurait se faire en présence de forces étrangères ou sous influence extérieure. Il s’agit désormais, pour les Nations unies comme pour les parties libyennes, de transformer ces déclarations en actions concrètes.

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