Un vent nouveau souffle sur les relations économiques entre l’Algérie et les USA, et ce vent a pour nom “SelectUSA 2025”. C’est dans l’État du Maryland que se déroule ce rendez-vous stratégique, où les USA accueillent une délégation algérienne composée de 35 hommes d’affaires triés sur le volet. Sous la houlette de Kamel Moula, président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), ces investisseurs algériens participent à l’un des plus grands événements mondiaux dédiés à la promotion des investissements directs étrangers vers les USA. Le symbole est fort : les USA déroulent le tapis rouge à ces investisseurs algériens, leur réservant une place de choix parmi plus de 4 500 acteurs internationaux venus scruter les opportunités économiques américaines.
Washington ne cache pas ses intentions. En pleine reconquête économique, les USA cherchent activement à séduire des partenaires étrangers fiables, et les investisseurs algériens représentent, dans ce contexte, une cible stratégique. À travers cette rencontre, l’Administration américaine, avec le soutien affirmé de l’ambassadrice Elizabeth Moore Aubin, manifeste une volonté claire d’attirer les capitaux et l’expertise des investisseurs algériens. Trois fois dans la même phrase : les USA accueillent ces investisseurs algériens dans l’espoir de renforcer les échanges économiques avec ces mêmes investisseurs algériens, dans une Amérique qui réinvente ses priorités industrielles.
La délégation conduite par le CREA n’est pas passée inaperçue. Classée parmi les dix plus importantes du forum, elle incarne une Algérie proactive, prête à s’ouvrir davantage à la scène économique mondiale. Et les USA, dans cette logique, multiplient les gestes d’ouverture. Un agenda parallèle est prévu à Washington avec, en point d’orgue, un forum d’affaires algéro-américain en partenariat avec le US-Algeria Business Council (USABC). Il sera question de positionner l’Algérie comme une destination privilégiée pour les investissements américains, mais également de présenter les États-Unis comme un eldorado à portée de main pour les investisseurs algériens.
Les secteurs représentés par la délégation algérienne sont à la hauteur des enjeux : de l’énergie aux technologies de l’information, en passant par la santé, l’agriculture, le tourisme, l’électronique, le BTP, les cosmétiques, ou encore les startups. Une diversité qui témoigne de la richesse du tissu entrepreneurial algérien et de sa volonté de s’adapter aux standards économiques internationaux. Les USA s’ouvrent ainsi aux investisseurs algériens dans une logique de partenariat gagnant-gagnant, où chaque partie trouve matière à renforcer son positionnement stratégique. Il ne s’agit plus simplement de discours diplomatiques, mais d’actions concrètes, de dialogues ouverts, d’accords potentiels.
En parallèle, une réception officielle en l’honneur de la délégation algérienne sera donnée par l’ambassadeur d’Algérie à Washington, Sabri Boukadoum. Elle symbolisera le renforcement des passerelles institutionnelles entre Alger et Washington, avec pour ambition de créer un environnement favorable à l’implantation des entreprises algériennes sur le sol américain. Les USA ont ici l’opportunité de capitaliser sur la dynamique des investisseurs algériens, qui, eux, voient dans ce déplacement une chance unique de nouer des contacts de haut niveau et de pénétrer l’un des marchés les plus concurrentiels au monde.
Le contexte politique n’est pas anodin. Donald Trump, de retour sur le devant de la scène américaine, entend redonner à l’Amérique sa grandeur économique. Mais loin de fermer les frontières aux capitaux étrangers, sa stratégie actuelle mise sur un équilibre subtil entre protectionnisme et ouverture ciblée. Les investisseurs algériens, en quête de visibilité et d’expansion internationale, trouvent ici une fenêtre de tir inédite. Les USA, tout en cherchant à relocaliser certaines chaînes de production, demeurent à l’affût d’alliances économiques solides. Et dans ce jeu géopolitique, les investisseurs algériens pourraient bien devenir des partenaires de poids.
Le sommet “SelectUSA”, qui existe depuis 2014, offre chaque année une plateforme idéale pour ce type d’échanges. Conférences thématiques, ateliers techniques, espaces d’exposition, moments de réseautage ciblé : tout est réuni pour favoriser les interactions concrètes. L’événement, même s’il se déroule sur le sol américain, prend cette année une coloration algérienne marquée. La présence forte des investisseurs algériens ne doit rien au hasard. Elle est le fruit d’une préparation minutieuse entre le CREA, l’ambassade d’Algérie à Washington et le service commercial de l’ambassade des USA à Alger. Une alliance de travail qui témoigne d’une nouvelle forme de diplomatie économique bilatérale.
Dans un monde marqué par les crises successives et les incertitudes économiques globales, cette rencontre entre les USA et les investisseurs algériens résonne comme une tentative d’écrire une page inédite de coopération. Une page où les USA ouvrent leurs portes à ceux qui, en Algérie, incarnent le renouveau économique, l’audace entrepreneuriale et l’envie de jouer dans la cour des grands.