Véhicules en Algérie : « des prix fous appliqués »

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En Algérie, le marché des voitures d’occasion traverse une période particulièrement chaotique, avec des prix qui atteignent des sommets inédits. Les Algériens se retrouvent face à une situation où, malgré des véhicules souvent âgés de plusieurs années, les prix sont jugés exorbitants, rendant l’achat ou la vente d’une voiture presque impossible en Algérie.

Un citoyen algérien interrogé dans un marché de Constantine a partagé son désarroi face aux prix des véhicules en Algérie, soulignant que « Il n’y ni vente ni achats dans le marché de véhicules d’occasion, vu que des prix fous sont appliqués. » Un autre témoin de cette réalité déplorable a expliqué sa mésaventure avec un vendeur, lorsqu’on lui a proposé une Skoda Fabia de l’année 2013 à 250 millions de centimes, soit environ 10 000 euros. Pour un prix aussi élevé, il estime qu’il pourrait facilement se procurer un véhicule plus récent en France, un pays où le marché automobile est nettement plus accessible.

Ce phénomène reflète une crise plus profonde du secteur automobile en Algérie, exacerbée par des réglementations restrictives sur l’importation des véhicules. Depuis plusieurs années, les autorités algériennes ont mis en place des mesures strictes concernant l’importation des voitures d’occasion. Seules celles âgées de moins de trois ans peuvent entrer sur le territoire, mais uniquement dans des conditions bien précises, ce qui restreint considérablement l’offre disponible. Les Algériens désireux de changer de voiture se trouvent donc contraints de se tourner vers un marché local où les prix sont bien plus élevés que ce à quoi ils s’attendent, parfois pour des véhicules en mauvais état.

Il est à noter que, plusieurs marques étrangères ont exprimé leur désir d’investir dans la production de véhicules en Algérie, à l’instar de Hyundai et Volkswagen. Des négociations sont en cours avec les autorités algériennes, afin de se voir délivrer des autorisations d’exploitation. Si ces marques débarquent sur le sol algérien, le marché devrait se stabiliser.

Véhicules en Algérie : le gouvernement annonce une bonne nouvelle

Lors de sa récente visite à Boumerdès le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, a révélé une initiative stratégique visant à transformer le secteur des pièces détachées automobiles en Algérie. Un projet ambitieux est en cours de préparation : la création d’un réseau national regroupant les fabricants locaux de pièces détachées, un développement qui pourrait constituer un véritable levier pour l’industrie automobile algérienne, tout en réduisant la dépendance aux importations.

Le ministre a expliqué que des rencontres étaient actuellement organisées au sein de son ministère pour mettre en place ce réseau, qui devrait regrouper les différents acteurs du secteur. « Des discussions sont en cours pour suivre et concrétiser ce projet, afin de structurer cette industrie et de répondre aux besoins du marché national », a-t-il précisé. Cette initiative, selon lui, permettra de stimuler la production locale, réduisant ainsi la nécessité d’importer des pièces détachées et renforçant ainsi la compétitivité de l’industrie automobile algérienne.

L’Algérie cherche depuis plusieurs années à bâtir une industrie automobile solide et à réduire sa dépendance aux produits étrangers. L’annonce de ce projet s’inscrit dans cette dynamique. Au cours de sa visite à Larbaâtache, où il a visité une usine de fabrication de freins, le ministre a salué l’engagement des industriels algériens. Il a exprimé sa satisfaction quant à la volonté des investisseurs locaux de développer ce secteur et de contribuer à la production nationale de pièces détachées. « La détermination des responsables de cette unité est un excellent signe pour l’avenir de l’industrie automobile en Algérie », a-t-il déclaré.

L’un des principaux objectifs de ce réseau sera de fédérer les entreprises algériennes, de créer des synergies et de renforcer la compétitivité des produits fabriqués sur le sol national. À l’heure actuelle, le marché des pièces détachées en Algérie est largement dominé par les importations. En réduisant cette dépendance, le pays pourrait non seulement maîtriser les coûts, mais aussi développer ses compétences techniques et industrielles, créant ainsi des emplois et une expertise durable.

Les professionnels du secteur ont accueilli cette annonce avec enthousiasme. Un industriel présent lors de la visite a souligné l’importance de cette initiative : « Nous avons les compétences et le savoir-faire nécessaires pour répondre aux besoins du marché algérien. Ce réseau nous permettra d’améliorer notre organisation et de mieux cibler les opportunités du marché ». Une telle structure pourrait également faciliter les échanges entre les différents acteurs de l’industrie et permettre aux entreprises locales de mieux se positionner face aux défis économiques et technologiques du secteur.

L’Algérie possède un potentiel énorme pour développer une industrie des pièces détachées à grande échelle. Le pays dispose en effet de nombreux sous-traitants et fournisseurs capables de produire des composants de qualité. Toutefois, plusieurs défis demeurent. L’accès aux matières premières reste une question sensible, tout comme la nécessité d’améliorer les infrastructures industrielles et d’encadrer les investissements dans ce domaine.

Le gouvernement semble déterminé à soutenir ce projet en mettant en place des mécanismes pour faciliter le financement et encourager les partenariats entre acteurs nationaux et internationaux. Selon le ministre, des mesures seront prises pour faciliter l’accès aux financements et soutenir les entreprises locales dans leurs efforts de développement. L’objectif à long terme est de faire de l’Algérie un acteur incontournable de l’industrie automobile en Afrique et dans la région méditerranéenne.

Les acteurs du secteur attendent maintenant des précisions sur la structuration du réseau, qui pourrait transformer l’industrie des pièces détachées en Algérie. Alors que la production locale continue de croître, les industriels espèrent que cette initiative donnera un nouvel élan à l’ensemble du secteur, bénéficiant ainsi non seulement aux producteurs locaux, mais aussi aux millions de propriétaires de voitures en Algérie. En attendant, les unités de production comme celle de Larbaâtache poursuivent leurs efforts, optimistes quant à l’impact positif que pourrait avoir cette initiative sur l’économie nationale.

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