Véhicules en Algérie : deux changements majeurs appliqués

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Depuis le 1er juillet 2025, les propriétaires de véhicules en Algérie font face à deux changements majeurs qui redéfinissent le paysage de l’assurance automobile. Ces nouvelles mesures concernent à la fois les tarifs de la responsabilité civile obligatoire et les modalités de paiement des contrats d’assurance. La hausse des primes d’assurance pour les véhicules a été officiellement appliquée, marquant la deuxième phase d’un plan décidé fin 2024. En Algérie, cette révision tarifaire vise à corriger les déséquilibres financiers des assureurs et à faire face aux mutations structurelles du marché. Ces changements importants affectent tous les détenteurs de véhicules et interviennent dans un contexte économique marqué par la hausse continue des coûts, notamment dans le secteur automobile.

La première mesure porte sur l’augmentation de 15 % des tarifs de la responsabilité civile, une obligation légale pour tous les véhicules circulant en Algérie. Cette hausse complète une première tranche appliquée en janvier 2025, portant l’augmentation totale à 30 % sur l’année. Ce double changement dans la tarification impacte directement les conducteurs. Pour beaucoup de propriétaires de véhicules, le surcoût moyen s’élève à environ 600 dinars par an, répartis équitablement sur les deux semestres. Cette révision est expliquée par Hassan Khelifati, membre du bureau de l’Union algérienne des sociétés d’assurances et de réassurance, qui souligne que les compagnies d’assurance en Algérie ne peuvent plus supporter les pertes enregistrées sur la branche responsabilité civile.

Selon ses déclarations, les compagnies paient jusqu’à 16 dinars d’indemnisation pour chaque dinar perçu en primes sur les contrats de base, une situation intenable sur le long terme. Le marché algérien des véhicules, soumis à une pression croissante des prix des pièces détachées et à l’augmentation des coûts de réparation, a rendu ces changements inévitables. En Algérie, les contrats de base, même après changements, restent relativement accessibles, avec une moyenne de 2 500 dinars pour la couverture minimale. En revanche, les formules tous risques, incluant les sinistres partiels, peuvent atteindre jusqu’à 70 000 dinars selon la valeur des véhicules assurés. Ce fossé tarifaire incite de nombreux automobilistes à se contenter de la couverture obligatoire, malgré les risques encourus.

Le second changement touche les modes de paiement. En vertu de l’article 207 de la loi de finances 2025, l’Algérie interdit désormais le règlement en espèces pour les assurances obligatoires. Ce changement structurel transforme les habitudes de nombreux détenteurs de véhicules. Dans une logique de lutte contre l’informel et de modernisation des transactions, les autorités veulent favoriser le paiement électronique, notamment pour les contrats dont le montant dépasse 15 000 dinars. Dans ce cas, un débat est en cours pour envisager l’instauration d’une taxe de 10 à 15 % sur les paiements en cash, afin de dissuader définitivement l’usage de l’espèce.

Même si les textes d’application ne sont pas encore publiés au Journal officiel, plusieurs assureurs appliquent déjà ce changement sur le terrain. Pour les véhicules immatriculés en Algérie, il s’agit d’une rupture avec des décennies de transactions en espèces. Khelifati précise que la mise en œuvre de cette réforme se heurte néanmoins à plusieurs obstacles. De nombreux clients ne possèdent pas de carte bancaire, un outil pourtant indispensable pour appliquer ce changement à l’échelle nationale. Par ailleurs, la couverture internet reste insuffisante dans plusieurs régions d’Algérie, en particulier les zones rurales. Certaines agences ne sont pas encore équipées de terminaux de paiement électronique, ralentissant la transition.

Malgré ces contraintes, les compagnies d’assurance affirment que ce double changement est essentiel pour redonner de la stabilité au marché des véhicules en Algérie. En combinant une hausse mesurée des tarifs avec une réforme du paiement, les autorités espèrent encourager une gestion plus transparente, sécurisée et équilibrée des polices d’assurance. Ces changements interviennent dans un contexte où les véhicules en Algérie sont devenus plus coûteux à entretenir, à réparer et à assurer. Les réformes en cours, bien que contraignantes pour certains, sont présentées comme nécessaires pour garantir la viabilité économique du secteur. Ainsi, ces changements simultanés appliqués en Algérie viennent marquer un tournant important pour les conducteurs, les assureurs et l’ensemble de l’écosystème lié aux véhicules.