Véhicules en Algérie : le gouvernement acte un plafonnement des prix 

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Longtemps laissé à la merci des spéculateurs, le marché des lubrifiants et huiles moteur en Algérie vient de connaître un tournant majeur. Face aux pénuries répétées et aux hausses incontrôlées des prix, le gouvernement a pris la décision de plafonner les tarifs de ces produits essentiels. Une mesure qui vise à stabiliser un secteur en proie à des fluctuations incessantes, tout en assurant une meilleure accessibilité aux propriétaires de véhicules et professionnels du transport en Algérie.

La crise de l’approvisionnement a atteint son paroxysme en 2024, avec des pénuries de certaines marques de lubrifiants importés, entraînant une flambée des prix. Devant cette situation critique, les autorités algériennes ont choisi de confier l’importation et la distribution des lubrifiants à Naftal, la compagnie publique spécialisée dans les hydrocarbures. En mai 2024, cette dernière a été officiellement désignée comme l’unique entité autorisée à importer et commercialiser ces produits, mettant ainsi fin aux opérations des acteurs privés nationaux et étrangers.

Cette restructuration du marché a eu des conséquences immédiates. Naftal, désormais distributeur exclusif, a annoncé la mise en vente des lubrifiants de la marque Castrol à travers ses stations-service et points de vente répartis sur l’ensemble du territoire. Deux références particulièrement prisées sont concernées par cette nouvelle régulation : le Castrol GTX 10W-40, proposé à 5 700 DA, et le Castrol EDGE Turbo Diesel 5W-40, vendu à 8 300 DA. Ce positionnement tarifaire tranche avec les dérives passées, où un bidon de 5 litres de Castrol pouvait atteindre des sommets dépassant les 20 000 DA sur le marché parallèle.

Véhicules en Algérie : la décision du gouvernement saluée

Si cette décision est perçue comme une volonté de l’État de reprendre le contrôle sur un marché stratégique, elle s’inscrit également dans une dynamique de développement industriel. En effet, l’Algérie enregistre une forte croissance dans le secteur des lubrifiants moteur, aussi bien sur le segment automobile qu’industriel. La réduction de la dépendance aux importations a été amorcée grâce à l’implantation d’usines locales, à l’image de Petro Baraka, qui dispose d’une manufacture à Biskra et contribue significativement à l’offre nationale aux côtés de Naftal.

Le président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH), Rachid Nadil, souligne que plusieurs opérateurs privés ont saisi l’opportunité de se positionner sur ce marché en pleine mutation. Des entreprises comme Total Énergies et Petro Baraka ont investi massivement pour produire localement des lubrifiants compétitifs, réduisant ainsi la facture d’importation. Cette dynamique a permis d’atteindre une consommation nationale de 148 000 tonnes en 2024, marquant une progression de 14 % par rapport à l’année précédente.

Dans cette optique, les autorités misent sur le renforcement de la production nationale pour satisfaire la demande croissante. Dix nouvelles usines de fabrication d’huiles moteur et lubrifiants sont en cours de construction dans les wilayas de Skikda, Batna, Alger et Oran. Leur mise en service, prévue pour 2025, devrait permettre d’accélérer la marche vers l’autosuffisance et d’atténuer la pression sur les prix.

Cette régulation stricte du marché des lubrifiants s’inscrit dans une stratégie du gouvernement visant à encadrer les secteurs sensibles. En mettant un terme aux pratiques spéculatives et en assurant une disponibilité constante des produits, les autorités espèrent non seulement protéger les propriétaires de véhicules en Algérie, mais aussi encourager l’essor d’une industrie locale plus performante. Le plafonnement des prix des lubrifiants n’est donc pas seulement une mesure conjoncturelle, mais un signal fort envoyé aux acteurs du marché : l’État entend jouer un rôle central dans la structuration et la régulation des biens essentiels, garantissant ainsi un équilibre durable entre offre et demande.

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