Un changement de taille est intervenu cette année 2025 concernant le régime du Titre de Passage en Douane (TPD) pour les véhicules entrant en Algérie, y compris ceux venant de France. Une révision de la réglementation douanière impose désormais une limitation stricte : un véhicule ne peut plus séjourner en Algérie plus de six mois par période de douze mois. Cette nouvelle règle met fin à une pratique largement répandue consistant à effectuer des allers-retours frontaliers pour renouveler le séjour du véhicule, une méthode que de nombreux binationaux utilisaient pour contourner les délais précédemment tolérés. Désormais, il faudra impérativement respecter la période maximale autorisée, sans possibilité de prorogation ni d’astuce.
La mesure s’adresse en priorité aux nationaux non résidents, en particulier ceux vivant en France et souhaitant passer une partie de l’année ou s’installer provisoirement en Algérie. Le gouvernement algérien rappelle que l’importation temporaire d’un véhicule, sous couvert d’un TPD, est strictement encadrée. Ce document est délivré par le bureau des douanes au moment de l’entrée ou de la sortie du territoire, et son obtention est conditionnée à la présentation de justificatifs spécifiques.
Dans le cas de l’importation, les personnes concernées sont soit des Algériens non résidents, soit des étrangers. Pour les nationaux non résidents, c’est une durée ferme de six mois non renouvelable qui est accordée. Ils doivent présenter un passeport en cours de validité, une carte de séjour ou de résidence dans le pays d’accueil – comme la France –, ainsi que la carte grise du véhicule. Pour les ressortissants étrangers, la durée initiale est de trois mois, avec la possibilité d’une prorogation allant jusqu’à six mois maximum. Dans ce cas, seuls le passeport et la carte d’immatriculation du véhicule sont requis.
L’exportation temporaire, quant à elle, concerne uniquement les résidents – nationaux ou étrangers – qui souhaitent sortir temporairement d’Algérie avec un véhicule immatriculé localement. La durée est également fixée à six mois, et plusieurs documents doivent être fournis : un passeport en cours de validité, la carte grise du véhicule concerné, ainsi qu’une quittance attestant du paiement de la taxe relative aux titres individuels de transport, notamment aux frontières terrestres.
Cette réforme du régime TPD s’inscrit dans une volonté des autorités de renforcer le contrôle sur la circulation des véhicules étrangers sur le territoire national et d’éviter les abus constatés ces dernières années. La mesure devrait également permettre d’optimiser la gestion des flux douaniers tout en assurant un meilleur suivi des véhicules en transit temporaire. Il est ainsi vivement recommandé aux Franco-Algériens envisageant une expatriation, même temporaire, en Algérie, de prendre en compte ces nouvelles règles afin d’éviter tout désagrément ou infraction involontaire.
Le changement intervient dans un contexte où les relations économiques et administratives entre la France et l’Algérie sont scrutées de près, notamment sur les questions liées à la mobilité, à la diaspora et aux échanges de biens. De nombreux usagers concernés, notamment les habitués des longs séjours familiaux en Algérie avec leur véhicule personnel, devront réviser leurs habitudes et anticiper davantage leurs démarches administratives.
La réforme risque d’impacter également les plans de ceux qui projetaient de résider en Algérie avec un véhicule immatriculé en France pendant une période prolongée. Ils devront soit opter pour un rapatriement du véhicule dans les délais réglementaires, soit envisager une autre solution, telle que l’immatriculation locale ou l’achat d’un véhicule sur place, selon les modalités autorisées par la législation algérienne.
Cette nouvelle donne sur le TPD marque une étape décisive dans la régulation de l’usage temporaire des véhicules importés en Algérie, notamment depuis la France, et impose une vigilance accrue pour tous les automobilistes concernés. Respecter la limite des six mois devient une condition incontournable pour éviter amendes, saisies ou complications juridiques. Les services douaniers rappellent que la transparence et le respect des délais seront désormais strictement surveillés, dans une optique de meilleure organisation des flux de circulation entre l’Algérie et ses partenaires étrangers, dont la France reste le principal point d’origine pour ce type de mouvement.