La RATP se retrouve une nouvelle fois au centre d’une polémique en Île-de-France, cette fois-ci à propos de vêtements courts et d’une décision jugée radicale par certains observateurs. L’affaire a commencé dimanche après-midi, sur la ligne 108 dans le Val-de-Marne, lorsqu’un chauffeur de bus de la RATP aurait tenu des propos jugés inappropriés à l’encontre d’une voyageuse en vêtements courts. Selon les premiers éléments rapportés, une jeune femme vêtue d’une jupe-short, d’une brassière et d’un gilet long attendait à un arrêt lorsqu’un échange tendu s’est produit avec le chauffeur. Ce dernier, membre du personnel de la RATP, aurait alors demandé à la voyageuse de « couvrir son postérieur » avant de monter à bord du véhicule.
L’incident s’est rapidement propagé sur les réseaux sociaux, notamment via une vidéo postée sur TikTok par la jeune femme concernée, Thais Gauchkarian, créatrice de contenus âgée de 22 ans. Dans l’extrait devenu viral, on entend le chauffeur déclarer aux passagers : « Si vous voulez monter, baissez un peu vos vêtements », une phrase qui a déclenché un vif débat sur la liberté vestimentaire dans les transports publics. La vidéo, largement diffusée, a entraîné une réaction immédiate de la RATP, qui a annoncé avoir suspendu le chauffeur à titre conservatoire, dans l’attente des conclusions d’une enquête interne.
La RATP, dans un communiqué, a indiqué qu’elle prenait l’affaire très au sérieux et a condamné « avec la plus grande fermeté » tout comportement qui serait contraire aux principes d’accueil et de neutralité attendus de ses agents. La direction a précisé que la suspension à titre conservatoire du chauffeur RATP concerné n’était pas une sanction mais une mesure temporaire de précaution le temps que les faits soient clarifiés. Ce geste traduit néanmoins la volonté de la RATP de se dissocier, le cas échéant, de tout comportement discriminatoire ou perçu comme tel, notamment autour de la question des vêtements courts.
Le chauffeur, interrogé par BFMTV, a défendu sa version des faits en affirmant qu’il n’avait jamais interdit à la jeune femme l’accès au bus. Il explique qu’il a simplement agi « pour sa sécurité », estimant qu’elle était dans une position qui exposait son corps aux regards indiscrets. « Je lui demande gentiment de couvrir son postérieur », précise-t-il, ajoutant que la remarque a été mal interprétée. L’homme insiste également sur le fait qu’il ne s’agissait pas d’un refus de transport, mais d’un échange de prévention. Toutefois, ce sont bien ses mots et leur tonalité qui ont déclenché la tourmente au sein de la RATP.
Les vêtements courts, qui ne posent a priori aucun problème réglementaire, deviennent ici le point de tension entre la perception individuelle d’un employé de la RATP et le droit d’un usager à circuler librement, quel que soit son style vestimentaire. Pour la troisième fois dans les mêmes phrases, la combinaison RATP, vêtements courts et décision radicale revient au centre d’un débat médiatique enflammé qui dépasse le simple cadre des transports.
Cet incident intervient dans un climat déjà tendu, où les questions de respect, d’égalité et de liberté personnelle sont scrutées de près. La RATP, acteur public majeur en Île-de-France, doit désormais faire face à une situation délicate, mêlant communication de crise, respect des procédures internes et nécessité de préserver la confiance du public. Tandis que l’enquête suit son cours, le cas de ce chauffeur suspendu à cause de vêtements courts soulève un enjeu fondamental : comment les institutions peuvent-elles s’assurer que leurs agents respectent un cadre strict tout en gardant une capacité d’adaptation aux réalités humaines du terrain ? Une question à laquelle la RATP devra répondre avec lucidité et rigueur, alors même que les regards restent tournés vers l’Île-de-France et ses transports du quotidien.