Un vol Turkish Airlines reliant Alger à Istanbul, le 4 décembre dernier, s’est transformé en théâtre d’une situation critique, mais héroïque. Un passager croate, victime d’un arrêt cardio-respiratoire en plein vol, doit sa survie à l’intervention salvatrice d’un médecin algérien, Mohamed Hadj Hafssi, anesthésiste-réanimateur. Ce récit extraordinaire illustre à la fois l’importance des compétences médicales en urgence et le sang-froid remarquable d’un professionnel de la santé face à une situation extrême.
Tout a commencé peu après le décollage du vol TK656, qui avait quitté l’aéroport d’Alger aux alentours de minuit. Une heure plus tard, le calme de cette traversée nocturne a été brisé par les cris d’une hôtesse de l’air. Celle-ci cherchait désespérément un médecin parmi les passagers pour venir en aide à un voyageur en détresse.
Installé au rang 16, le Dr Hadj Hafssi n’a pas hésité un instant. « Je me suis retourné et j’ai constaté que le passager, situé deux rangées derrière moi, était inconscient », a-t-il confié lors d’un entretien avec la chaîne Echorouk TV. Le diagnostic fut rapide et sans appel : l’homme était en arrêt cardio-respiratoire, une urgence médicale absolue.
Malgré l’environnement contraignant d’une cabine d’avion, avec son espace restreint et l’absence d’un plateau technique hospitalier, le médecin a rapidement pris les choses en main. Il a initié un massage cardiaque, assuré une ventilation artificielle, et utilisé le défibrillateur automatique fourni par l’équipage. « Ces gestes, bien que courants en milieu hospitalier, deviennent extrêmement complexes dans un espace aussi réduit », a-t-il expliqué.
Les minutes qui suivirent furent déterminantes. « Après environ 15 minutes de réanimation, le passager a commencé à retrouver un pouls et une respiration spontanée », a raconté le médecin. Cette réussite, qui témoigne de l’expertise et de la rapidité d’action du Dr Hadj Hafssi, a donné une chance inespérée au patient de survivre.
Face à la gravité de la situation, le commandant de bord a pris la décision de dérouter l’avion vers l’aéroport le plus proche, situé à Palerme, en Italie. Une fois au sol, l’appareil a été accueilli par une équipe médicale d’urgence, qui a transféré le passager dans un hôpital local pour des soins plus approfondis.
Bien que le dénouement ait été favorable, le Dr Hadj Hafssi reste humble face à son exploit. Pour lui, cet épisode met en lumière l’importance cruciale des premiers secours. « Sans une intervention rapide, ce passager n’aurait pas survécu », a-t-il affirmé. Le médecin, également enseignant en secourisme à l’université, insiste sur la nécessité de diffuser ces connaissances auprès du plus grand nombre. « Les gestes de premiers secours ne doivent pas être réservés aux professionnels. Tout le monde devrait être capable d’agir en cas d’urgence », plaide-t-il.
Cet incident rappelle également le rôle essentiel des équipements d’urgence dans les avions. La présence d’un défibrillateur a été un facteur déterminant dans ce sauvetage. Cependant, comme le souligne le Dr Hadj Hafssi, il est tout aussi crucial que les équipages reçoivent une formation approfondie en secourisme pour répondre efficacement aux situations critiques.
Turkish Airlines, tout comme d’autres compagnies aériennes, est dotée d’un protocole d’urgence, mais rien ne peut remplacer l’intervention d’un professionnel qualifié. « Ce jour-là, j’étais au bon endroit au bon moment », conclut le médecin, visiblement ému par l’issue heureuse de cet événement dramatique.
L’histoire de ce sauvetage en plein ciel dépasse le simple cadre d’une intervention médicale. Elle met en exergue les qualités humaines et professionnelles qui transcendent les frontières. Ce médecin algérien, par son dévouement et son expertise, a non seulement sauvé une vie, mais également rappelé l’importance de la solidarité et de la maîtrise des gestes d’urgence.
Alors que le passager croate poursuit sa convalescence, cet épisode restera gravé dans la mémoire des passagers du vol TK656 et de tous ceux qui ont entendu parler de cet acte héroïque. Un rappel poignant qu’en temps de crise, un seul individu peut faire toute la différence.
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