Le président Abdelmadjid Tebboune, lors de sa rencontre périodique avec des représentants de la presse nationale diffusée en soirée de ce samedi sur l’ENTV, a révélé les raisons profondes qui ont conduit l’Algérie à instaurer l’obligation de visa pour les ressortissants marocains. Cette déclaration survient dans un contexte géopolitique tendu entre les deux pays voisins, notamment en raison des récents événements diplomatiques et sécuritaires.
La décision d’imposer des visas, selon Tebboune, repose principalement sur des inquiétudes relatives à la sécurité nationale. Il a expliqué que des renseignements ont suggéré que des espions et agents israéliens auraient réussi à entrer en Algérie en utilisant des passeports marocains. Cette allégation souligne l’importance des mesures prises pour préserver l’intégrité du territoire algérien face à des menaces extérieures. « C’est une décision politique et sécuritaire », a-t-il souligné, illustrant ainsi que cette mesure dépasse le simple cadre des relations bilatérales entre Alger et Rabat.
Cependant, malgré la gravité de ces accusations, Tebboune a tenu à dissocier le peuple marocain de ces manœuvres politiques et sécuritaires. Il a insisté sur le fait que l’Algérie n’a aucune animosité envers le peuple du Maroc, qu’il considère comme « un peuple frère ». Cette déclaration est une tentative claire de préserver les relations humaines entre les deux nations, malgré les tensions politiques croissantes. Il a également exprimé ses vœux de voir le Maroc sortir des difficultés actuelles, en réaffirmant que les Marocains vivant en Algérie ne sont pas ciblés, tant qu’ils respectent les lois en vigueur.
Il est à noter que, les relations entre l’Algérie et le Maroc sont déjà extrêmement tendues, notamment sur la question du Sahara Occidental, un conflit qui dure depuis des décennies et qui a récemment été ravivé par de nouvelles confrontations diplomatiques. L’Algérie a toujours soutenu le Front Polisario, qui lutte pour l’indépendance du Sahara Occidental, tandis que le Maroc revendique la souveraineté sur ce territoire. Ces divergences ont conduit à la rupture des relations diplomatiques en août 2021.
Le discours de Tebboune montre clairement que la situation reste volatile et que la sécurité nationale algérienne est au centre des préoccupations. Cependant, en réaffirmant que les Marocains en Algérie ne seront pas expulsés tant qu’ils respectent les lois, le président tente d’apaiser les craintes d’une détérioration encore plus grande des relations entre les deux peuples.
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Au fina, si l’Algérie et le Maroc restent sur leurs positions respectives, il semble peu probable qu’une réconciliation soit envisageable dans un avenir proche. Néanmoins, la volonté d’Abdelmadjid Tebboune de maintenir une distinction entre les relations politiques et les liens humains entre les deux pays laisse entrevoir une lueur d’espoir.
L’Algérie continuera probablement à surveiller de près les mouvements à ses frontières et à renforcer ses dispositifs sécuritaires. Le peuple marocain, de son côté, pourrait être contraint de s’adapter à cette nouvelle réalité en matière de voyages et de mobilité entre les deux nations.
