Visa Schengen : l’Algérie répond à la France

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La question du Visa Schengen continue de cristalliser les tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie, et les récents développements ont encore accentué ce climat. Le 19 août 2025, le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères a publié dans le Journal officiel de la République française un avis concernant la suspension de l’Accord algéro-français signé en 2013. Cet accord portait sur l’exemption de Visa Schengen pour les détenteurs de passeports diplomatiques et de service. Dans ce document officiel, la France affirme que l’Algérie aurait décidé unilatéralement de cesser l’application de cet accord à compter du 11 mai 2025, attribuant ainsi la responsabilité directe à Alger. Cette déclaration n’a pas tardé à faire réagir l’Algérie qui dénonce des contrevérités.

Approchée par l’APS, une source du ministère algérien des Affaires étrangères a tenu à rétablir ce qu’elle qualifie de vérité. Selon elle, l’affirmation de la France est non seulement erronée, mais aussi mensongère, car ce n’est pas l’Algérie qui a suspendu l’accord. Les restrictions concernant l’accès au territoire français pour les détenteurs de passeports diplomatiques algériens ont, au contraire, été initiées par la France elle-même dès le mois de février 2025. En ce sens, le lien entre Visa Schengen, France et Algérie apparaît ici central dans la compréhension de ce bras de fer diplomatique.

La source diplomatique algérienne a rappelé des faits précis. Le 13 février 2025, un premier titulaire de passeport diplomatique algérien a été interdit d’entrée sur le territoire français. Quelques jours plus tard, le 26 février 2025, un deuxième cas similaire a été constaté. Ces incidents, qui constituent selon l’Algérie des violations flagrantes de l’Accord de 2013, ont immédiatement conduit le ministère des Affaires étrangères algérien à publier un communiqué officiel le 26 février 2025. Dans ce texte, Alger dénonçait déjà la décision unilatérale française et réclamait des explications aux autorités de Paris. Ainsi, pour l’Algérie, la responsabilité initiale de la remise en cause de l’accord ne repose pas sur Alger, mais bien sur la France, qui a appliqué en premier lieu des mesures contraires à ses engagements.

La position algérienne repose sur un principe clair : celui de la réciprocité. Lorsque la France a commencé à restreindre l’accès aux diplomates algériens malgré l’Accord de 2013, l’Algérie a simplement pris acte et répondu par des mesures équivalentes. Selon la même source, parler d’une suspension initiée par l’Algérie est donc inexact. C’est la France qui a ouvert la voie à cette situation, en introduisant la première des restrictions. Ainsi, dans le débat qui relie Visa Schengen, France et Algérie, chaque partie met en avant sa propre lecture, mais Alger insiste sur le fait que les faits parlent d’eux-mêmes.

La diplomatie algérienne estime par ailleurs que la France agit de mauvaise foi en publiant un avis qui impute la responsabilité à l’Algérie. La réaction officielle algérienne souligne que la vérité est documentée et qu’il existe des preuves datées de février 2025, montrant que les premiers refus d’entrée de diplomates algériens venaient bel et bien de la France. Dans cette perspective, Alger rappelle que sa réponse n’était qu’une conséquence logique et proportionnée, relevant de l’application stricte du principe de réciprocité, principe reconnu dans les usages diplomatiques internationaux.

Pour clore ce dossier, l’Algérie a franchi un pas supplémentaire au mois d’août 2025. Le 7 août précisément, Alger a officiellement notifié à Paris la dénonciation de l’Accord de 2013. Cette décision, qui met fin juridiquement au régime d’exemption de Visa Schengen pour les passeports diplomatiques et de service, marque la conclusion d’un long processus de tensions. Selon la source du ministère des Affaires étrangères, ce dossier est désormais clos pour l’Algérie. Désormais, tout détenteur de passeport diplomatique ou de service sera soumis aux règles habituelles en matière de Visa Schengen, comme tout autre ressortissant étranger.

L’affaire illustre une fois de plus combien la question du Visa Schengen est devenue un enjeu récurrent dans les relations entre la France et l’Algérie. Elle met aussi en évidence la fragilité des accords bilatéraux lorsque la confiance est érodée. En insistant sur le caractère mensonger des affirmations françaises, l’Algérie veut rappeler que dans ce différend, elle n’a fait que réagir à une initiative venue de la partie française. La France, de son côté, maintient sa version en soulignant l’arrêt de l’application de l’accord du côté algérien. Entre la France, l’Algérie et le Visa Schengen, le différend restera sans doute un épisode marquant dans les relations diplomatiques récentes.